Habib Essid sur « Attessiaa » : Regard vide et air distant !

Habib Essid sur « Attessiaa » : Regard vide et air distant !

 

Annoncée en grades pompes, l’interview du chef du gouvernement Habib Essid diffusée, dans la soirée de mercredi 20 juillet, en exclusivité sur la chaîne « Attessiaa », n’a pas éclairé notre lanterne  et a laissé tout le monde sur sa faim. On s’attendait à des révélations fracassantes, on a eu droit à des redites. On s’attendait à des réponses aux critiques formulées contre son gouvernement, on a eu droit à des caresses dans le sens du poil. Pour Habib Essid , tout le monde, il est beau, tout le monde il est gentil. Même ceux qui l’ont attaqué de manière frontale et peu élégantes, ont été épargnés. Passe pour l’initiateur du projet du gouvernement d’union nationale, le chef de l’Etat Béji Caid Essebsi qui a eu droit à des louanges dithyrambiques. Malgré les insinuations et les « provocations » de son interviewer, Borhene Bsaies qui, pourtant a bien préparé ses questions, Essid est resté dans sa réserve légendaire. Au point où l’on s'est demandé pourquoi cette interview et pourquoi maintenant ? « Tout ça pour ça » pour  paraphraser le titre du film de Claude Lellouch où à la fin « les différents couples protagonistes du film dansaient dans la salle des pas perdus du palais de justice, tous le regard vide et l’air distant ». On a eu cette impression avec un Habib Essid désireux de ménager « la chèvre et le chou », avec un regard vide comme quelqu’un qui sent son sort scellé mais qui entretient encore un espoir, aussi infime soit-il, de desserrer l’étau qui se serre autour de lui. Et un air distant qui cache mal une amertume qui le broie de l’intérieur.

On le sait déjà, Habib Essid n’est pas un bon communicateur et il peine à transmettre ses messages et a du mal à convaincre, en dépit des bons arguments dont il dispose. Il est un bosseur né, un travailleur infatigable et un haut commis de l’Etat qui a appris à respecter les institutions, les fonctions et les hommes.

Aucun mot blessant à l’égard de « son président » et aucune flèche à l’égard de ses détracteurs. Il a appris à travailler dans le silence et à répondre sur le terrain. Durant les 18 mois passés à la Kasbah, il s’est forgé une autre personnalité, celle d’un homme qui sait encaisser sans broncher et qui, au fil des mois, s’est rendu à l’évidence qu’un jour il se retrouverait seul, lâché par tout ceux qui l’avaient mis sur ce piédestal, fragile et facilement déboulonnable.   Même si, comme il l’a dit « dans la solitude, on n’est jamais seul ». Nous ajouterons que « dans le silence et la solitude, on n’entend plus que la vérité ».

Cette vérité, on le saura le jour de son passage devant l’Assemblées des représentants du peuple pour solliciter le renouvellement de la confiance à son gouvernement.

B.OUESLATI

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