Hammam-Lif : un passé radieux, un présent douloureux et un avenir douteux !

Hammam-Lif : un passé radieux, un présent douloureux et un avenir douteux !

Le projet MedCot  pour l’aménagement de la plage d’Hammam-Lif constitue aujourd’hui une bombe à retardement que seul le Ministre de l'Environnement pourrait désamorcer.

La cité au passé radieux …

Hammam-Lif ou anciennement la ville Beylicale a longtemps été surnommée « la perle du golfe de Tunis » était connue à l’échelle méditerranéenne pour la qualité de sa plage de sable fin et ses eaux très poissonneuses. C’était la destination des vacanciers qui y séjournaient en été en provenance de la capitale et de sa banlieue.

Des choix politiques désastreux ...

Mais des choix politiques aléatoires ne reposant pas sur des études sérieuses et approfondies ont causé des dommages quasi irréversibles au littoral de la cité.

A la suite d’une violente tempête marine en octobre 1981, le Ministère de l’Equipement en association avec la Municipalité n’a pas trouvé mieux que  d’édifier d’une façon anarchique  huit brise-vagues  massives à seulement 10 mètres du bord de mer sous prétexte de protéger le ville contre l’érosion marine.

Si on ajoute à ce sombre tableau la pollution provoquée par l’ONAS qui n’a pas elle aussi trouvé mieux que de diverser dans la mer via l’Oued Meliane des eaux non-traitées selon les normes scientifiques, la situation générale de la plage d’Hammam-Lif s’ est dangereusement  dégradée constituant  ainsi un risque majeur pour la santé des citoyens et présageant d’une catastrophe écologique de grande ampleur.

Des brises-vagues qui ont « brisé » les rêves des citoyens ...

Depuis leur installation les Hammam-lifois ont très vite constaté que les brises-vagues entravaient la circulation naturelle de l'eau de mer, ce qui a favorisé le piégeage d’importantes quantités d’algues et l’accumulation des déchets de posidonie derrière ces ouvrages provoquant ainsi la stagnation de l'eau de mer polluée et la propagation d’odeurs nauséabondes. Autre conséquence gravissime, les citoyens de la région ont été privés des joies de la baignade et beaucoup d’entre ont opté, en été, pour la baignade sur les plages d'autres villes côtières.

La situation est demeurée inchangée pendant des décennies en raison du manque de ressources budgétaires mais surtout à cause de l'absence d'une volonté politique à la fois au niveau local, régional et central pour redonner à la cité son lustre d’antan. Faute de moyens adéquats Hammam-Lif sombrait lentement mais irrémédiablement dans les méandres de la mer polluée et dans les profondeurs de...l’oubli.

Le projet MedCot et la renaissance de l’espoir…

Dans ce contexte désastreux la lueur d’espoir pointa du côté du projet "MedCot" qui a permis au citoyens de rêver à une prochaine réappropriation de leur plage après en avoir étés indûment privés.

"Medcot" c’est quoi ?

MedCot ou « thodologies Durables pour la Réhabilitation et la Valorisation du Littoral Côtier d’Hammam-Lif »  est un projet financé par l’Union Européenne, au sein du programme de coopération transfrontalière tuniso-italien pour un montant de 709.000 EUR, soit environ 1.600.000 DT. Le projet MEDCOT a été mis en œuvre par la Municipalité sicilienne de Castelvetrano-Selinunte, en collaboration avec la Municipalité de Hammam-Lif et la Faculté des sciences de Bizerte, ainsi que d’autres partenaires, à savoir l'Université italienne de Trapani, l'Agence tunisienne de protection et d'aménagement du littoral (APAL). La part revenant à la Municipalité d’Hammam-Lif s’est élevée à environ € 238.000 soit environ 537.000 dinars. Chaque partenaire bénéficiaire du projet devant effectuer les travaux à sa charge  dans les délais conventionnels impartis.

Mais à la demande de la Municipalité d’Hammam-LIf, qui ne pouvait accomplir les travaux qui lui ont été confiés dans les délais, ces derniers ont été à deux reprises prolongés.

Date butoir de fin du projet MedCot … 30 juin 2016

Les travaux devant être réalisés avant le 30 Juin 2016 par la Municipalité d’Hammam-Lif portent sur:

- L'introduction de modifications substantielles aux brise-lames 1 à 4 situées à l’ouest de la plage. Ces modifications sont  généralement précédées par des études scientifiques approfondies.

- Parallèlement, engagement de travaux de dragage

- Et puis faire lancement des opérations de nettoyage de la plage

Mais si la date limite n’est pas respectée, des conséquences désastreuses pourraient frapper la Municipalité d’Hammam-Lif. Elle pourrait être amenée à rembourser les fonds qui lui ont été versés par l’Union Européenne. Plus grave encore, la Municipalité d’Hammam-Lif court le risque d’être « blacklisté » comme étant une institution ne respectant pas ses engagements et, par voie de conséquence, privée de financements futurs.

Quand l’APAL (Agence pour la protection et l’aménagement du littoral) « s’invite » pour compliquer la situation...

L’APAL est un partenaire incontournable pour toute intervention sur le littoral côtier. Pour autoriser la Municipalité d’Hammam-Lif à modifier les brises-vagues elle exige que des études approfondies soient préalablement entreprises ce que les délais restant à courir ne permettent pas !!

Hammam-Lif pris en otage …

Seule l’intervention du ministre de l'Environnement et du Développement Durable pourrait désamorcer cette bombe à retardement que représente la date limite du 30 juin 2016 avant qu'il ne soit trop tard !

…Affaire à suivre

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