Hausse du prix de l’essence : Quand le Tunisien paye l’échec du gouvernement !

Hausse du prix de l’essence : Quand le Tunisien paye l’échec du gouvernement !

 

La ministre de l’Energie et des Mines Hella Cheïkhrouhou a tiré la sonnette d’alarme sur l’impact des mouvements de protestation observés par les jeunes chômeurs dans la région d’El Kamour, relevant du gouvernorat de Tataouine.

Dans une interview accordée ce vendredi 1 juin 2017 à la station de radio Shems FM, la ministre a précisé que certaines compagnies pétrolières étrangères ont arrêté tout nouvel investissement en Tunisie  et a même reconnu qu’ils peuvent même quitter la Tunisie ajoutant qu’aucune société n’accepte de travailler à la perte.

Elle  a affirmé que de nombreuses sociétés ont évacué leurs employés, soulignant que plus de 1500 personnes sont menacées de chômage dans la région en question.

La ministre a, d’autre part, insisté sur le fait que l’arrêt de la production du pétrole dans la région de Tataouine finira par avoir un impact sur le prix de vente de l’essence ajoutant que l’augmentation «inévitable» du prix aura lieu très prochainement.

Appréhendé par l’animateur qui lui a rappelé qu’il est illogique que le Tunisien paye le prix de l’échec du gouvernement dans la résolution du problème de Kamour, en subissant de plein fouet la hausse du prix de l’essence dans une période de crise durant laquelle son pouvoir d’achat ne cesse de régresser, la ministre a d’abord insisté que le gouvernement a tout fait pour débloquer la situation, avant d’ajouter que d’autres intervenants sont appelés à participer à la résolution du problème tels que les syndicats, les associations de la société civile et les médias.

La ministre a reconnu qu’il est inévitable que tout le monde paie le prix du blocage de la production : « particulièrement ceux qui applaudissent et encouragent ce genre de protestations anarchiques ».

Néanmoins, malgré cette approche de la ministre, il est à notre avis insensé de lier l’augmentation du prix de l’essence à la pompe à l’arrêt de la production du pétrole à Tataouine car tout le brut produit dans cette zone est destiné à l’exportation.

Il est opportun de préciser à ce sujet que tous les produits pétroliers consommés en Tunisie (essence-gasoil ou fuel) sont importés selon le budget de l’Etat déjà voté. Alors que toutes les quantités du brut produites en Tunisie sont totalement exportées.

Ce raisonnement de la ministre aurait pu être vrai s’il parlait du gaz, car les quantités de gaz produites en Tunisie sont exploitées par la STEG et tout arrêt de la production sur un site de notre pays (British Gaz ou Petrofac), oblige l’Etat à s’approvisionner à partir de l’Algérie pour compenser les quantités manquantes. Sauf que c’est au Tunisien de subir à la fin les pots cassés.

K.B.M.

 

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