IA : la Tunisie au second rang des pays africains les mieux préparés au développement des talents

 IA : la Tunisie au second rang des pays africains les mieux préparés au développement des talents

 

Avec quatre pays dans le Top 10, l’Afrique du Nord est la sous-région la plus performante, grâce notamment à l’intégration des TIC dans les systèmes éducatifs et à des approches gouvernementales efficaces en matière de transformation numérique.

Par ordre, la Tunisie et l’Egypte sont seconds ex aequo, l’Algérie est huitième, alors que le Maroc occupe la 9ème place. Selon un classement publié en avril 2025 par le cabinet de conseil en transformation numérique Qhala et la plateforme africaine de recherche axée sur l’IA Qubit Hub, l’Afrique du Sud, la Tunisie et l’Egypte sont les pays africains les mieux préparés au développement des talents dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA).

Le classement « AI Talent Readiness Index for Africa 2025 » évalue la capacité des 54 pays du continent à développer, retenir et déployer des talents en IA, en se basant sur 20 indicateurs tels que le pourcentage de développeurs Web par million d’habitants, le nombre d’établissements d’enseignement supérieur offrant des formations en IA et en « machine learning » (ML), le pourcentage des diplômés du supérieur dans la main-d’œuvre totale, le taux de pénétration d’Internet, l’adoption d’une stratégie nationale de développement de l’IA, le taux d’électrification, la qualité des réglementations dans le domaine de la protection des données.

Le score global de chaque pays étudié est mesuré sur une échelle allant de 0 à 100 points. Il représente la moyenne des notes obtenues dans chacun des vingt indicateurs, qui ont été regroupés en trois piliers selon la pondération suivante : « compétences numériques » (40 %) ; « données & infrastructures » (35 %) ; et « état de préparation du gouvernement à l’adoption de l’IA » (25 %).

L’Afrique du Sud obtient un score de 52,15 points, grâce notamment à ses bonnes performances dans les piliers des « compétences numériques » (1er rang à l’échelle continentale) et « données & infrastructures » (2e rang). La Tunisie et l’Egypte occupent ex aequo le deuxième rang, avec un score de 51,80 points.

La Tunisie doit essentiellement son rang à sa première place à l’échelle africaine dans le pilier « données & infrastructures », tandis que l’Egypte réalise ses meilleures performances dans le pilier « compétences numériques » (2e rang à l’échelle africaine).

Avec un score de 49,70 points, le Kenya occupe le 4e rang dans le classement général des pays africains les mieux préparés au développement des talents dans le domaine de l’IA, devant Maurice (48 points), le Rwanda (46,90 points), le Ghana (46,50 points), l’Algérie (45,85 points) et le Maroc (43,75 points). Les Seychelles complètent le Top 10 avec 42,50 points.

Une comparaison entre les sous-régions du continent montre que l’Afrique du Nord tient le haut du pavé avec 4 pays dans le Top 10 et un score moyen de 38,2 points. Les bonnes performances de cette sous-région s’expliquent essentiellement par les investissements importants réalisés dans les systèmes éducatifs, comme en témoigne la présence de 85 établissements d’enseignement supérieur dédiés à l'IA et au « machine learning »

La densité de développeurs est également élevée, particulièrement en Tunisie, qui compte 4120 développeurs par million d'habitants, suivie du Maroc (1345), l'Egypte (1224) et l'Algérie (477). En outre, les pays d'Afrique du Nord ont systématiquement intégré les compétences en TIC dans l'éducation, la Tunisie étant en tête avec 71,37 %, devant le Maroc (60,86 %), l'Algérie (58,48 %) et l'Egypte (53,06 %).

Ces facteurs, combinés à des taux d’électrification élevés et à des approches gouvernementales de plus en plus efficaces en matière de transformation numérique, constituent une base solide pour le développement des talents en matière d'IA. Avec un score moyen de 32,7 points, l’Afrique de l’Est est la deuxième région la plus dynamique, grâce notamment à des choix politiques stratégiques qui lui permettent de surmonter les contraintes liées aux ressources.

L'Afrique australe, dont le score moyen s’est établi à 35,3 points, bénéficie du leadership continental de l'Afrique du Sud et de ses infrastructures numériques relativement développées. Avec un score moyen de 27,6 points, l’Afrique de l’Ouest affiche des performances modestes qui s’expliquent par ses défis particuliers dans les domaines du développement des infrastructures, de la fiabilité de l'électricité et la connectivité rurale.

A l’exception du Cameroun, qui occupe le 11e rang à l’échelle continentale dans le classement général, l’Afrique centrale affiche des performances médiocres en matière de préparation au développement des talents dans le domaine de l’IA.

Cette sous-région, qui affiche un score moyen de 19,4 points, a besoin d'interventions fondamentales dans tous les domaines, en particulier en ce qui concerne l'accès à l'électricité, les infrastructures de connectivité et la capacité de gouvernance.

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