Il y a 62 ans, la révolution algérienne

Dans la nuit du 30 Octobre au 1er Novembre 1954, une trentaine d'attentats éclatent simultanément sur le territoire algérien. Le Front de libération nationale (FLN), constitué quelques jours avant, donne cette nuit-là le signal de l’insurrection. L’Algérie se soulève contre la puissance coloniale qu’est la France. Une guerre qui durera 92 mois.

Avec la « Proclamation au peuple algérien, aux militants de la cause nationale », le Front de libération nationale apparaît aux yeux de tous. Sous la forme d’un tract ronéoté clandestinement dans le village d’Ighil Imoula, en Kabylie, c’est une déclaration de guerre.

Le texte exige « la restauration de l'État algérien, souverain, démocratique et social, dans le cadre des principes de l'islam ». La France qui n’a rien vu venir se cabre. « L’Algérie, c’est la France ! », martèle le ministre de l’Intérieur de l’époque, François Mitterrand qui choisit sans l’ombre d’une hésitation de réprimer. « La seule négociation, c’est la guerre », dira-t-il encore. Pourtant, à l’époque et pour longtemps, le terme « guerre » n’est pas utilisé officiellement, on parle des « événements d’Algérie ».

Cette guerre restera, sans doute, dans les annales comme le plus âpre des conflits de décolonisation.

L'Algérie obtient finalement son indépendance à la faveur des accords d’Evian, signés le 19 mars 1962. Le 3 juillet 1962, trois mois après les accords d'Évian et deux jours après le référendum d'autodétermination du 1^er juillet en Algérie, le président français Charles de Gaulle annonce officiellement la reconnaissance par la France de l'indépendance de l'Algérie. Un échange de lettres entre lui et le président de l'Exécutif Provisoire constate le transfert de souveraineté. L'Exécutif Provisoire était un organisme mis en place par les accords d'Évian et chargé d'assurer la direction du pays pendant la période de transition entre le cessez-le-feu et le transfert de souveraineté puis jusqu'à l'élection d'une assemblée constituante en Algérie.

Le 5 juillet 1962 l’indépendance de l’Algérie est officiellement annoncée.  Mais cette guerre marquée par des atrocités laissera à jamais des cicatrices des deux cotés algérien et français qui, malgré tout le travail de mémoire accompli, resterons toujours vivaces.

D’ailleurs, il faudra attendre le 18 octobre 1999 pour voir la reconnaissance officielle de la guerre d’Algérie par l’Assemblée nationale française.