Industrie du lait: stabiliser le marché

Depuis un certain temps, les quantités de lait dans les commerces observent un manque notoire. Ceci est vrai mais, il s’agit là d’un faux problème.
Le vrai problème c’est le déséquilibre constaté entre l’offre et la demande avec une réaction excessive des consommateurs qui se sont adonnés à une ruée soudaine sur les briques de lait et plus particulièrement sur certaines marques au profit d’autres, suite à une absence normale de cette denrée vitale sur le marché.

Le fait est qu’en cette phase saisonnière bien connue par la communauté des éleveurs et qui est, chaque année, marquée par une période de basse lactation, cette absence voire ce manque significatif du lait dans les commerces est plus ou moins normal.
Certains pointent du doigt l’activité d’export s’appuyant sur l’argument préconisant que le lait tunisien est très demandé au niveau international et dans les pays du Maghreb et que le non respect des quotas d’exportation stipulés dans les contrats établis avec certains pays ont lésé l’offre sur le marché local en essayant de fidéliser le client étranger au dépend du consommateur local.
Ce dont il s’agit réellement c’est que cette situation passagère et au-delà de l’export qui demeure une nécessité pour le pays, des quantités de lait ont circulé en dehors du circuit ordinaire de la filière.

Par ailleurs, l’ampleur qu’a prise la question serait, entre autres, dû à l’actuelle circonstance post-ramadanesque et à un manque de communication vis-à-vis des citoyens, notamment en ce qui concerne l’augmentation des prix des céréales et autres produits d’alimentation du bétail, ressentie sur la scène internationale.
Ceci dit, la pseudo « psychose » lancée par certains n’aurait pas lieu d’être si les parties concernées se seraient prononcées plutôt.
Néanmoins, dans le cadre d’un plan stratégique en guise de riposte, des mesures ont été prises par les parties concernées auprès du ministère du commerce et de l’artisanat et du ministère de l’agriculture et des ressources hydrauliques afin de pallier à ce manque et remettre les pendules à l’heure en vue de retrouver un approvisionnement normal et à quantités suffisantes.

Pour ce faire, d’abord au niveau des centrales laitières, les mesures stipulent que la priorité sera donnée à la production du lait au profit de tous les autres dérivés afin de produire et procéder rapidement à la distribution de quantités suffisantes sur le marché.
On espère ainsi atténuer les répercutions de cette phase quelque peu délicate et calmer la réaction pour le moins excessive des consommateurs, habitués à avoir en permanence, le choix en plus d’une offre abondantes de produits laitiers sur toute l’année.
Par ailleurs, période de basse lactation oblige, les mesures annoncées prévoient une éventuelle exploitation du stock restant disponible pour la régulation de l’offre. Ce qui fait, que la situation tendra certainement vers une nette amélioration pendant les jours à venir avec en moyenne 1 à 1,1 million de litres de lait distribués quotidiennement.

Objectif : répondre aux besoins quotidiens de la population. Faut-il noter que la distribution se fera exclusivement à partir des centrales.
Au regard des indicateurs relevés la dernière semaine, l’objectif semble être atteint grâce à l’alliance entre nouvelles mesures et recours au stock régulateur. Résultat : pas moins de 1,2 à 1,3 millions de litres distribués par jour.
Par ailleurs, il y a lieu de signaler que la réaction suscité par la situation de « pénurie » auprès des citoyens a provoqué une consommation inhabituelle et donc une production au-delà des besoins de la demande habituelle.

Ce surcroit de production contribuera certainement à dépasser la crise.
Aussi, sachant que la phase de basse lactation se poursuit du début de l’automne jusqu’au mois de février et qu’elle est, de ce fait, à son apogée, les parties concernées prévoient l’importation de 5 millions de litres de lait. Une opération dont sont principalement chargées les centrales laitières et qui se fera sur plusieurs étapes, les premières quantités arriveront au cours de cette semaine, nous a-t-on indiqué, auprès du ministère du commerce et de l’artisanat.

CH. KH