Israël accuse Damas d'avoir utilisé des armes chimiques
"D'après ce que nous avons compris, le régime a utilisé des armes chimiques meurtrières dans un certain nombre d'incidents, probablement du gaz sarin", a dit le général de brigade Itai Brun au cours d'une conférence sur la sécurité à Tel Aviv, repris par la radio militaire israélienne.
Le général Brun a précisé que cette analyse se basait notamment sur des photos de victimes dont les pupilles sont contractées et dont la bouche laisse échapper de la mousse.
Le mois dernier, le gouvernement syrien et les rebelles se sont mutuellement accusés d'avoir mené une attaque chimique près de la ville d'Alep, dans le nord.
En déplacement en Israël, le secrétaire américain à la Défense, Chuck Hagel, a déclaré lundi que les agences américaines du renseignement cherchaient toujours à vérifier si des armes chimiques ont été utilisées dans la guerre civile syrienne.
Il a toutefois précisé que si le gouvernement syrien s'était bien servi d'armes chimiques, ce serait le franchissement d'une "ligne rouge susceptible de changer la donne".
Avant un entretien avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, mardi, Chuck Hagel a appelé les alliés des Etats-Unis à serrer les rangs.
"C'est une époque difficile et dangereuse, c'est une époque où les amis et les alliés doivent être proches, plus proches que jamais", a dit le secrétaire à la Défense, qui a survolé lundi le plateau du Golan syrien occupé par Israël à bord d'un hélicoptère de l'armée israélienne.
A Bruxelles, où il assistait mardi à une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Otan, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a estimé de son côté que l'Alliance devait se tenir prête à faire face à la menace syrienne, y compris chimique.
"Nous devons nous poser la question du rôle de l'Otan en rapport à la crise syrienne. Nous devrions aussi nous demander attentivement et collectivement si l'Otan est prête à protéger ses membres d'une menace syrienne, y compris d'une menace d'utilisation d'armes chimiques", a-t-il dit.
Outre l'éventualité d'une attaque lancée par le régime si celui-ci était poussé dans ses derniers retranchements, les Occidentaux craignent que l'arsenal chimique syrien n'échappe à tout contrôle.
Le général Itai Brun s'est fait écho de cette crainte mardi en soulignant que la Syrie semblait de plus en plus s'acheminer vers le chaos.
"Le plus probable, à mesure que le temps passe, ce sont les scénarios de chaos et d'anarchie, ou celui d'une partition (de la Syrie). Ce sont des défis considérables pour Israël. La possibilité d'un changement de gouvernement central est toujours là, mais elle est de moins en moins probable", a souligné l'officier israélien.
Reuters