J.A : « Youssef Chahed a gagné ses galons d’homme d’Etat »

J.A : « Youssef Chahed a gagné ses galons d’homme d’Etat »

 

L’hebdomadaire Jeune Afrique consacre la Une de son dernier numéro (2946 du 25 juin au 1er juillet 2017) au chef du gouvernement Youssef Chahed. Avec un titre fort révélateur « l’équilibriste », elle parle de son « grand jihad contre la corruption ». Celui qui « était en grande difficulté il y a quelques semaines», écrit Samy Ghorbal, « a reversé la situation en sa faveur en lançant une vaste opération mains propres. Et gagné ses galons d’homme d’Etat ».

L’auteur de l’enquête retrace le lancement de « la guerre contre la corruption menée tambour battant depuis le 23 mai date de l’arrestation spectaculaire de Chafik Jarraya, homme d’affaires sulfureux menotté par les forces spéciales à la sortie d’un café du quartier des berges du Lac ». Cette guerre qui « ne connait aucun répit a éclipsé une autre, celle contre le terrorisme ». Après les barons de la contrebande et les agents de la douane, c’est « maintenant au tour de vedettes de la télévision de se retrouver dans le collimateur de la justice ». C’est le cas de l’animateur de l’émission « liman Yajroo faqat », Samir El Wafi de la chaine El Hiwar Ettounsi, de se faire arrêter pour corruption et de blanchiment d’argent.

 Selon JA, « le grand coup de balai n’est pas prêt de s’arrêter et les investigations pourraient maintenant s’étendre aux milieux politiques, jusqu’ici épargnés ». L’ancien ministre de la troïka, le « cépériste », Slim Ben Hmidane est cité. « Son nom était déjà apparu dans une affaire de chantage et d’extorsion de fonds qui avait valu à Wafi de séjourner quatre mois en prison, en 2016 » et il « pourrait, bientôt, être convoqué ».

Youssef Chahed, ce « novice en politique » qui a été lancé dans le grand bain par son mentor Béji Caid Essebsi dont il a le soutien dans cette guerre contre la corruption, « symbolise » selon JA, « le sursaut d’un Etat qui commençait à être gangrené par la corruption ». Obligé de cohabiter avec « une majorité parlementaire à la fois hétéroclite et rétive, plus attachée à ralentir l’action du gouvernement qu’à la soutenir », il ne « désire pas politiser sa gouvernance et ne veut pas s’impliquer dans la crise qui secoue son parti, Nidaa Tounes, ni enfoncer ses dirigeants actuels (même si ceux-ci ont multiplié les chausse-trappes à son endroit) ». C’est pourquoi, il est réticent à « envisager un remaniement rapide. La majorité des ministres défaillants sont en effet issus du parti présidentiel. Toucher aux équilibres politiques pourrait se révéler périlleux. Il aurait autant à perdre qu’à y gagner, du moins pour l’instant », conclut l’hebdomadaire.

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