"Jeter à la poubelle la loi sur l'égalité dans l'héritage" promet Moncef Marzouki

"Jeter à la poubelle la loi sur l'égalité dans l'héritage" promet Moncef Marzouki

 

Le candidat du Harak à l’élection présidentielle Moncef Marzouki, a annoncé jeudi qu’il jettera le projet de loi sur l’égalité dans l’héritage à la poubelle s’il arrivait au Palais de Carthage. Invité de Myriam Belkadhi sur la chaine El Hiwar Ettounsi, il a affirmé que “la première chose » qu’il fera en arrivant au Palais de Carthage sera « de jeter à la poubelle la loi sur l’égalité dans l’héritage » en arguant que celle-ci divisait les Tunisiens, or lui se voit en “rassembleur”.

Cette affirmation a fait beaucoup jaser les internautes surtout qu’elle vient d’un ancien président de la ligue de défense des droits de l’Homme. Les juristes n’en revenaient pas car le projet de loi est actuellement en examen au Parlement et s’il est approuvé, le chef de l’Etat a des voies pour le contester, soit il le renvoie pour un second examen soit il le soumet à un référendum populaire. Le jeter à la poubelle ne figure pas parmi les possibilités qui s’offrent à lui.

Selon les observateurs, cette déclaration de l’ancien président provisoire de la République vise à rallier l’électorat islamo-conservateur, particulièrement celui d’Ennahdha qui lui a permis d’être parmi les deux finalistes de la précédente élection présidentielle de 2014.

Malgré plusieurs années passées en France à enseigner la médecine après avoir fui le régime de Ben Ali, Moncef Marzouki assure ne jamais avoir eu la nationalité française : “Je n’ai jamais eu la nationalité française. Ma femme est française et j’aurai pu l’avoir facilement mais je ne l’ai jamais demandée” indique-t-il. “Cela ne veut pas dire que je pointe du doigt ceux qui sont binationaux, pas du tout. Cela est normal (...) Pour moi, je devais être comme mon peuple et supporter tout ce qu’il supporte en faisant la file pendant des heures (pour obtenir une carte de séjour)” poursuit-il.

Parmi les points de son programme, le candidat du Harak affirme qu’il organisera une conférence nationale “qui durera un an (...) et qui traversera tout le pays” afin de penser une stratégie nationale pour les 50 prochaines années. “Nous réunirons les universités, la société civile, l’Etat et les pôles technologiques afin de fixer la stratégie nationale pour les 50 prochaines années » dans des domaines comme l’eau, le reboisement, la sécurité alimentaire.

« Les participants à cette conférence auront pour tâche de réfléchir à ces stratégies, moi mon rôle sera d’amener les financements » explique-t-il ajoutant qu’une fois ces stratégies mises en place, cela permettra de “donner une nouvelle économie environnementale, sociale et solidaire qui garantira un meilleur avenir à nos enfants”.

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