Journalisme Tunisie : la supposée lettre de Leila Trabelsi Ben Ali à Ben Dhia

Un magazine de la place avait publié un document secret  du palais présidentiel sous le titre « Lorsque Leila Ben Ali dirigeait les ministres ».

Dans cette missive, qui serait écrite de sa propre main le 9 décembre 2010, Leila Trabelsi ordonne à  Abdel Aziz Ben Dhia de remplacer le directeur de la Société des Services Nationaux et des Résidences (SNR),  Mahmoud Belallouna par Tarek Bahri.

Mahmoud  Bellalouna représentait, selon cette lettre, une source de souci pour Imed et Jalila Trabelsi, respectivement neveu et sœur de Leila Trabelsi ben Ali. En revanche, Tarek Bahri  avait été recommandé par Sakher El Matri comme étant un fidèle du RCD et qui en aurait des liens avec Mondher Zenaidi, selon ce document « secret ».

Cependant, le site « Tunisia News Today » publiait depuis le 07 Décembre 2010 (voir capture) une information selon laquelle,  Mahmoud Bellalouna serait remplacé à la tête de la SNR par Tarek Bahri en raison de nombreux dépassements enregistrés lors de la saison du pèlerinage.

Donc la question de l’authenticité de ce document prétendument secret se pose. Pourquoi Leila Trabelsi Ben Ali aurait écrit cette lettre 2 jours après la parution de l’information dans les médias ?

Cela mène à penser qu’une certaine déontologie, un code d’honneur de la presse ne devrait pas être enfreint.  Le fait en soi est grave car il pourrait s’agir d’un faux fabriqué par le magazine en question pour faire de l’audience et augmenter ses ventes.

Il ne s’agit pas de défendre Leila Trabelsi Ben Ali, dont les méfaits sont de notoriété publique, mais y a-t-il besoin de charger la mule en manipulant les lecteurs ?? Entre les deux, il y a un équilibre, un juste milieu sur lequel la presse s’honorerait en se plaçant.

En démocratie, le travail de journaliste est un métier fondamental. Car son rôle est de faire éclater la vérité au grand jour, en respectant les lecteurs et en leur proposant une matière de qualité en toute indépendance. En Tunisie, avec la liberté de parole retrouvée, une minorité de journalistes pourraient être tentés par le sensationnel et tomber dans le piège de la facilité loin du devoir de s’intéresser à des débats de fond.

 

 

 

 

 

 

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