Jusqu'où ira cette violence ?

Jusqu'où ira cette violence ?

 

Il ne se passe pas un jour, et pratiquement dans chaque ville ou lopin à travers la Tunisie, sans qu'on n'enregistre une agression à l'arme blanche, cela sans parler des agressions physiques qui sont monnaie courante chez les jeunes, élèves et écoliers en premier.
Un phénomène qui a toujours existé dans le pays d'une façon générale, et qui s'est nettement développé après la fameuse «révolution», chacun se croyant au-dessus de la loi, intouchable, sachant de plus que les forces sécuritaires ont d'autres préoccupations bien plus importantes et prioritaires, terrorisme oblige.

Malheureusement donc la violence est devenue une modalité d’agir dans notre société. Elle s’est installée dans la vie quotidienne et tend à se généraliser sous des formes diverses.
Les deux dernières affaires qui ont secoué le pays démontrent à quel point ces bandits de tout bord, ou même des citoyens ayant cette hantise de la violence, ont les mains libres et se permettent de circuler en toute impunité l'arme blanche sous le pli.
Ainsi, un étudiant de la faculté des sciences de Sfax ne s'est pas gêné à planter son couteau dans la nuque de son collègue, pourtant tous les deux originaires de la même ville, Meknassy, du gouvernorat de Sidi Bouzid. Une agression d'une telle violence que le couteau n'a pas été retiré de la blessure jusqu'au transfert de la victime à l'hôpital Habib Bourguiba de Sfax dans un état critique, le coupable ayant été arrêté entre-temps.
L'autre affaire s'est déroulée dans un hôtel de Monastir où deux groupes, le premier formé d'une bande de récidivistes, des bandits confirmés et balafrés, et l'autre de jeunes venus de défouler dans la boîte de nuit de cet hôtel, et pour des raisons encore à déterminer, s'affrontèrent à l'arme blanche, tous armés de couteaux. Une altercation qui se solda par la blessure de pas moins de dix d'entre-deux, dont trois dans un état grave.
Autrement, ces jeunes étaient sûrement déjà armés, ne se déplaçant donc jamais sans cet outil «indispensable» à leurs yeux, et si ce n'était l'intervention des forces de sécurité, cette dispute aurait provoqué une véritable boucherie.
L'on se demande alors, comment ces personnes, jeunes et moins jeunes, peuvent-ils circuler avec ces armes blanches, pourtant interdites mais vendus en pleine rue, ces «Boussaâda», canifs de «voyage», poignards de tout genre et autres, sans être nullement inquiétés ?
Et nous sommes certains que si l'on procède à une fouille des passants, de présumés agresseurs ou même les simples jeunes, dans l'une des artères de n'importe quelle ville, les forces sécuritaires récolteraient une montagne d'armes blanches.
Ceci dit, il est temps de sévir fermement contre ces hors-la-loi, de promulguer des lois plus sévères contre les auteurs de ces violences et de leur infliger des peines plus lourdes, tout en sachant que nos prisons regorgent déjà de coupables de tout acabit.

Jamal Ben Abdessamad