Kaïs Saïed nomme quatre gouverneurs : Des nominations partisanes !

Le JORT daté du 26 novembre a publié quatre décrets présidentiels en vertu desquels le président de la République Kaïs Saïed charge quatre personnes des fonctions de gouverneur à la tête respectivement des gouvernorats de Médenine, Ben Arous, Sfax et Gafsa.

C’est la cinquième nomination décidée par le chef de l’Etat dans le corps des gouverneurs, après celle du gouverneur de Bizerte, depuis qu’il s’est arrogé le droit de nommer ces hauts cadres qui auparavant revenait au chef du gouvernement. Contrairement à la tradition bien établie d’accompagner les nominations des biographies des personnes chargées de ces hautes fonctions, on attend toujours de connaitre le parcours de ces responsables qui occupent la plus haute charge dans les régions qu’ils administrent. Il faut cependant se rendre à l’évidence : ces nouveaux hauts responsables n’ont aucune expérience au service de l’Etat.

Leur seul fait d’armes est d’avoir été membres des coordinations ayant participé à la campagne explicative du candidat Kaïs Saïed, entendez sa campagne électorale présidentielle de 2019. Pour celui qui a toujours proclamé qu’il n’appartient à aucun parti politique, et qu’il ne compte pas en créer, il s’agit à n’en point douter de nominations partisanes dans le sens où les personnes nommées n’ont d’allégeance qu’à celui qui les a placées à de si hautes fonctions. Mais surtout pour celui qui a toujours crié haut et fort que l’Etat n’est pas un butin dont d’autres (cad les autorités en place jusqu’ici) ont profité, c’est la preuve qu’il emboite le pas à ceux qui l’ont précédé.

Il ne peut dire une chose et faire tout son contraire, à moins à vouloir chercher des poux dans la tête des autres. S’il est normal que celui qui détient le pouvoir s’entoure de ceux qui partagent ses idées et sont chargées de mettre en pratique le programme du premier nommé, cela n’est pas toléré de celui qui comme Kaïs Saïed affirme qu’il n’a point de programme et qui soutient que l’Etat est un bien commun qui ne peut être gouverné que par la compétence, le don de soi et l’abnégation au service général et rien d’autre.

Après avoir nommé un gouvernement dont la plupart des membres sont pour la première fois nommées aux affaires publiques du fait de leur proximité avec le président de la République ou de ses proches, voilà que des gouverneurs sont désignés à leurs postes au nom de la seule allégeance au chef de l’Etat.

Cela n’est pas point de bon augure pour la République dans le sens de RES PUBLICA (le bien commun).

RBR