La disparition de Néjiba Hamrouni « la lionne de la liberté de la presse »

 La disparition de Néjiba Hamrouni « la lionne de la liberté de la presse »

 

Néjiba Hamrouni l’ancienne présidente du Syndicat national des Journalistes tunisiens s’est éteinte ce dimanche des suites d’une longue et pénible maladie. Appelée « la lionne » pour sa défense de la liberté de la presse, elle était unanimement appréciée par ses confrères qui ont accueilli sa disparition avec une grande tristesse et une réelle consternation.

Considéré comme l’une des femmes qui changent la Tunisie depuis 2011, Jeune Afrique lui a consacré sous la plume de Frida Dahmani le 27 juin 2011, « le portrait » suivant : « Cette quadra qui n’a jamais transigé avec ses convictions a été élue, le 13 juin, présidente du Syndicat national des journalistes tunisiens. Elle a le regard franc de ceux qui portent des projets, alors que ses traits reflètent encore les épreuves endurées durant les deux dernières années. Néjiba Hamrouni est la première femme à être désignée par ses pairs à la présidence du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT).

Cette fille du Sud hérite de la lourde tâche de veiller au respect de la liberté de la presse dans un environnement qui en fait l’apprentissage et négocie une délicate période de transition. Après huit ans passés au quotidien de langue arabe Assabah, Néjiba aurait pu se contenter de son poste de rédactrice en chef de la revue Cawtaryat, publiée par le Centre arabe d’étude et de formation de la femme (Cawtar), mais cette quadragénaire va toujours au bout de ses convictions.

Simple adhérente de l’Association des journalistes tunisiens (AJT), elle devient, en 2008, membre chargé des libertés de la presse, puis trésorière du tout premier Syndicat national des journalistes, qui n’a pas attendu le 14 janvier 2011 pour réclamer et défendre la liberté d’expression. En rendant public, en 2009, un rapport dénonçant les problèmes de la profession, le syndicat s’attire les foudres de l’ancien régime. Surveillée, maltraitée, Néjiba Hamrouni ne cesse, envers et contre tous, de dénoncer le musellement de la presse, déclarant à des médias étrangers qu’« on ne peut pas écrire ni publier librement.

Des journaux sont régulièrement interdits de parution, des sites internet sont bloqués, des journalistes sont harcelés, empêchés de travailler, mis sur écoute, arrêtés, traduits en justice, parfois malmenés physiquement ». Dossiers chauds. Représentant le syndicat au sein de la Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, Néjiba planchera sur les conditions de travail des journalistes, les salaires, la formation, le respect des conventions collectives, l’indépendance des comités de rédaction, ainsi que sur les négociations avec le tout nouveau ¬syndicat des patrons de presse. Quatre dossiers requerront toute son attention : les finances du SNJT ; les droits syndicaux ; la rupture des médias nationaux avec les pratiques de l’ancien régime ; le respect de la liberté de la presse. »

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