La Douane, les jeunes dirigeants et les préoccupations

C’est quoi le démantèlement tarifaire ? Les « tarifs » ont-ils été compensés par d’autres ? Qui va concrètement profiter de ladite zone de libre-échange : le consommateur

ou bien l’administration ? Voilà quelques questions que se posent les jeunes dirigeants tunisiens.

Ce n’est pas tout. Une liste où figuraient les grandes préoccupations liées aux services de la Douane attendait M. Solimane Ourak, directeur générale de la Douane Tunisienne et ses collaborateurs dans la salle qui a abrité samedi 23 février un déjeuner débat sur le thème « La Douane tunisienne après le démantèlement ».

Douane et dirigeants

Avant le démarrage des travaux du débat, les discussions dans les coulisses et dans les couloirs entre les jeunes dirigeants laissent penser que la Douane et les dirigeants vivent dans deux mondes séparés.

Ni l’un, ni l’autre connaissait les préoccupations de l’autre. « On souffre du manque de communication avec les jeunes dirigeants. Nos contacts doivent être institutionnalisés », a reconnu Solimane Ourak.

Nos jeunes dirigeants avaient beaucoup à dire à et proposer. Les responsables de la Douane avaient une lourde tâche : Répondre à toutes leurs interrogations. Chaque dirigeant a son propre problème vis-à-vis de la Douane. Multiplier leur nombre (environ 200 dirigeants) par leurs préoccupations !

Caution bancaire, délai de réponse, délais de traitement des inspecteurs (parfois absents !), critères d’appartenance aux couleurs des couloirs, taxes autres que douanières (perturbant pour les consommateurs et les industriels), certificat d’origine, incohérence douanière (taxes supérieurs aux droits douaniers), blocage, limitation des statuts, contrefaçon, arbitrage, voilà la liste des préoccupations, mise sur la table du débat organisé par le CJD en vue d’informer les jeunes dirigeants sur l’impact de l’ouverture sur leurs entreprises ainsi que sur le rôle de la Douane.

L’arbre ne doit pas cacher la forêt

Dans une tentative de convaincre les interlocuteurs, les responsables de la Douane ont procédé à la présentation des résultats du travail des commissions chargées d’élaborer une étude consacrée à l’examen des indicateurs relatifs aux délais de traitement des déclarations en douane et aux délais de séjour des marchandises au port de Radès. Objectif : faciliter davantage les procédures douanières.

Selon les chiffres de l’étude, les délais moyens sont réduits les dimanche, lundi et mardi et élevés les jeudi et vendredi. Les écarts constatés sont essentiellement dûs aux cycles de rotation des navires qui arrivent généralement les samedi et dimanche.

La moyenne de cette étape dépasse les 3 jours et il est prévu de la réduire d’une ou de deux journées après la mise en exploitation de la liasse de transport et du manifeste anticipé.
Pour le segment dépôt/main levée, on constate que la moyenne des délais pour cette étape a été considérablement réduite en passant de 1.6 jour en 2006 à 0.81 jour en 2007.

De même l’achèvement des différents programmes de modernisation de la Direction Générale des Douanes contribuera à réduire davantage ce délai.

Pour le segment main levée/enlèvement, la moyenne des délais pour cette étape est très proche des 3 jours et ne peut être réduite qu’avec l’implication des opérateurs économiques, d’une part et l’autorité portuaire , d’autre part.

Selon la Douane, les taxes douanières ont été progressivement remplacées par des nouvelles taxes (taxe à la consommation, taxe environnementale, avance sur impôt et même une révision du taux de la TVA), mais « les performances » du port de Radès issue de l’étude n’ont pas pu empêcher les jeunes dirigeants de mettre le doigt sur d’autres ambiguïtés.

Entre les préoccupations des dirigeants et les performances de port de Radès et entre les chiffres et la pratique, il y a les dirigeants.

Le phénomène mondial de la concurrence acharnée sur les marchés internationaux n’épargnera personne. Il n’attend, ni l’achèvement des plans de modernisation, ni marchandise dans les ports. Que faire : Agir en toute performance.

Les jeunes dirigeants appellent à une mise à jour de la nomenclature. Des investisseurs dans quelques régions attendent la mise en place des systèmes TTN et Senda. En attendant l’entrée en activité de son nouvel aéroport, certains proposent un Bureau de Douane à Enfidha, réduire la présence physique des personnes dans les ports et augmenter le nombre des commissionnaires en Douane…


E.M