La fièvre de « la remanite » qui risque d’entraîner le pays droit dans le mur !

La fièvre de « la remanite » qui risque d’entraîner le pays droit dans le mur !

 

Des rumeurs circulent ces derniers jours et se font de plus en plus pressantes quant au départ du chef du gouvernement et son remplacement par un nouveau visage. Relayées par certains médias, elles prétendent même que le président Béji Caid Essebsi a d’ores et déjà pris sa décision et trouvé son « Manuel Valls » pour l’imposer à la Kasbah. Ce « Valls tunisien » s’appelle Youssef Chahed l’actuel ministre des affaires locales, un   quadra de la nouvelle génération des politiques. Tunisois, ayant des liens de parenté avec le chef de l’Etat,  il a commencé sa carrière politique au parti « Al Joumhouri » avant de faire le « bon choix » en ralliant  Nidaa Tounes. En très peu de temps, il a gravi tous les échelons pour se voir propulser par son mentor BCE au devant de la scène en lui « créant »  d’abord un ministère sur mesure puis en le nommant à la tête de la « commission des 13 » chargée de résoudre la crise de Nidaa Tounes. Et bien qu’il ait échoué dans sa mission, il n’a pas été « sacrifié ». Au contraire, l’échec a été attribué aux autres.

Entre temps, son étoile a monté au point de devenir le préféré de Béji Caid Essebsi. Mais sa nomination à la primature, risque de poser plusieurs problèmes. Car elle enfreindrait un vieux « deal » qui fait que « le pouvoir soit partagé » entre « Tunisois et Sahéliens ».  Ensuite, le petit fils de la grande militante Radhia Haddad n’as pas encore l’expérience requise pour un poste aussi important au moment où le pays s’enfonce dans une crise profonde.  On a besoin beaucoup plus d’un homme chevronné que d’un jeune qui, certes, pourrait compenser son manque d’expérience par l’enthousiasme et  une volonté affichée de « prendre le taureau  par les cornes ».

Mais ce n’est pas suffisant, selon certains observateurs avertis de la scène politique nationale. Il faut un « gros calibre » pour ce poste et le pays n’en manque pas. Le premier nom qu’on ressort à chaque fois, c’est celui d’Abdelkrim Zbidi, médecin de son état, et ministre de la défense nationale, dans les gouvernements de transition. Le second est celui de Mustapha Kamel Nabli, ancien candidat à l’élection présidentielle. C’est un économiste rompu, doté d’une grande expérience dans le secteur bancaire notamment pour avoir occupé le prestigieux poste de gouverneur de la Banque centrale après le 14 janvier 2011. Il a été également ministre du plan et du développement régional en 1992 avant de  partir sous d’autres cieux en tant qu’expert auprès de plusieurs institutions notamment la Communauté économique européenne et la Ligue des Etats arabes et il a dirigé la section Moyen-Orient - Afrique du Nord à la Banque mondiale. Le quatrième nom avancé est celui de l’ancien ministre de la défense Ghazi Jeribi qui a présidé aux destinées du Tribunal administratif.

Cependant, cette fièvre de la « remanite » qui n’est pas sans rappeler d’autres temps, semble occuper beaucoup plus les commentateurs politiques et les observateurs que les maux réels du pays. Au lieu de débattre des perspectives d’avenir, ils se perdent en conjectures et pinaillent sur l’éventualité d’un « renvoi » du gouvernement et la manière dont il serait « éjecté ».

Les bruits qui courent sont nombreux et contradictoires, et les médias s’y mettent à cœur joie  pour entrainer l’opinion publique dans un tourbillon de scénarios aussi futiles qu’improbables. Et le pays droit dans le mur.

B.O

Votre commentaire