La Finance Islamique: Quelle place en Tunisie ?

La finance islamique a connu une évolution mémorable durant les deux dernières décennies dans la région Nord Afrique. À cet égard, la Tunisie a

connu l’expérience bancaire islamique depuis 1983 avec l’incorporation de la banque al baraka et qui intervient en tant qu’institutions offshore.

Plus tard, l’expérience tunisienne continue  avec l’installation de la banque islamique « NOOR Islamic Bank » qui est venu offrir ses services et  répondre aux besoins de la clientèle de l’Afrique du Nord. La finance islamique se développe ultérieurement  en Tunisie avec la création d’une première banque islamique nommée Zitouna en 2010 qui a occupé une position dominante durant les deux dernières années.

Quoique mal-connue par les Tunisiens, la finance islamique a contribué au financement des projets, comme l’aménagement des Berges du Lac de Tunis et le projet TIFERT qui a été financé par la banque islamique de développement (BID).

À l'heure actuelle, en dépit du développement et des changements qu'a connu la Tunisie, la finance islamique occupe une place importante dans le développement de l’économie. C’est dans ce sillage que la Tunisie a évoqué lors des plusieurs séminaires et divers colloques l’importance de cette finance participative et son rôle éthique dans le développent de la société dans le but d’attirer les experts en finance islamique et explorer les opportunités qui s’offrent à eux afin de créer des emplois se basant sur les différents instruments financiers qu’offrent la finance morale ( Mousharka, Moudharba...) et d’identifier les obstacles qui freinent son développement.

Cela n’est possible que si, et seulement si, les efforts se réunissent pour l’intérêt de la Tunisie .Dans ce sens, un ensemble  de conditions doivent être remplies pour que la finance islamique émerge dans tout le pays.

Recommandations pour de meilleures pratiques

Suite aux conjonctures économiques qu’a vécu la Tunisie, un ensemble de reforme s’impose  afin de relancer une phase prometteuse et créer de nouvelles sources de richesse pour permettre l’allocation optimale des fonds investis.

Pour Cela, un ensemble d’actions correctives et d’ajustements sur tous les plans doivent être entreprises. Tout d’abord, il faut créer un rendez-vous entre les chercheurs en la matière et les professionnels (banquiers, financiers, investisseurs) afin de réduire le gap existant entre eux en terme fonctionnel d’industrie islamique.

Ensuite, il faut soutenir la création de banques islamiques. Dans ce sens,  l’État doit intervenir pour encourager les investisseurs à placer leurs fonds dans tous types de finance qui se basent sur les normes morales de la Charia.

De même, une restructuration au niveau du paysage bancaire tunisien doit être établie afin de permettre aux banques de consolider leurs assises financières.

Cela se justifie  par la marge de résistance réduite devant les éventuels chocs vu que le système bancaire tunisien est sensible actuellement aux différents risques.

De la même manière,  un ensemble d’ajustements fiscaux et réglementaires devront être établis pour permettre aux banques islamiques d’opérer sous leurs propres cadres réglementaires et fiscales.

Enfin, il faut élaborer un programme de formation dans les universités tunisiennes. Dans ce sens, il faut encourager les instituts de l’enseignement supérieurs  à lancer  un programme universitaire pour pallier les insuffisances  de maîtrise des de base.

En conclusion, nous dirons que l’industrie  bancaire  islamique est un secteur prometteur et un terrain à exploiter et à développer en Tunisie afin de hisser notre pays au rang de centre de la finance islamique en Afrique.

Par Wassim Ben Ayed