La formation et l’innovation au service des jeunes chercheurs d’emploi en Tunisie, au Liban et en Jordanie

La formation et l’innovation au service des jeunes chercheurs d’emploi en Tunisie, au Liban et en Jordanie

 Le lancement régional du projet « NOMU », initié par la Fondation Abdulla Al Ghurair et porté en Tunisie par la Fondation Tunisie pour le Développement  en Tunisie, a eu lieu ce lundi 20 novembre 2023 au siège de la FTD  en présence de l’ambassadrice des Emirats Arabes Unis en Tunisie Imen Ahmed Sellami, de la directrice Executive de la Fondation Abdulla Al Ghurair, Docteur Sonia Ben Jaafer, du Président de la Fondation Tunisie pour le Développement Badreddine Ouali et d’un grand nombre de convives.

Ce projet est une extension de l’initiative Nomu, lancée au début de 2022 aux Emirats et visant la mise à niveau, sur 3 ans, de 25 000 jeunes émiratis grâce à des formations ciblées et de grande qualité.

Depuis son lancement, le projet Nomu a impacté plus de 17 000 jeunes vivants aux émirats grâce à des alliances stratégiques auprès de plusieurs partenaires recruteurs et d’implémentation du projet.

Forte de ce succès aux Emirats, la Fondation Abdulla Al Ghurair a décidé d’étendre cette initiative locale à l’ensemble de la région arabe. Le projet suivra le même modèle appliqué aux Émirats arabes unis pour soutenir 25 000 jeunes, âgés de 18 à 35 ans, avec des accès à des parcours de perfectionnement ciblés d’ici 2026. L’expansion régionale s’étendra à la Jordanie, le Liban et la Tunisie en 2023, et se poursuivra dans d'autres pays arabes dans les années suivantes

Pour la Tunisie, le projet « NOMU» entend former 2030 jeunes sur deux ans avec pour objectif plus de 50% de femmes bénéficiaires et un taux d’insertion de 70%.

Le Défi

Le chômage des jeunes est particulièrement élevé en Tunisie. La Tunisie est un pays de 11,7 Millions d’habitant (Banque Mondiale 2021) où le poids de la démographie est important : les 15-29 ans représentent 21,3% de la population en 2020. Au deuxième trimestre de l’année 2022, le nombre de chômeurs est estimé à 626 000 d’après le dernier rapport de l’Institut National des Statistiques (INS).

Selon ce même rapport, le taux de chômage parmi les jeunes entre 15 et 24 ans est de 37,2%. Il est encore plus marqué chez les femmes que chez les hommes. Par ailleurs, le taux de chômage croit avec le niveau de qualification. Ainsi 30% des diplômés de l’enseignement supérieur sont au chômage avec un taux plus important pour les femmes qui avoisine les 41%.

Pour ce qui est de la répartition graphique du taux de chômage, il apparait selon un rapport de l’INS de 2021 que les régions les plus touchés sont celles du sud, centre-ouest et nord-ouest.

Ce taux de chômage important touchant les diplômés trouve ces sources essentiellement dans

3 facteurs :

La hausse de l’éducation qui a caractérisé la population tunisienne depuis deux décennies. Ce phénomène est le résultat d’une politique sociale axée sur la promotion des investissements dans l’éducation. En conséquence, chaque nouvelle génération est plus diplômée que la précédente

Un modèle économique qui ne créé pas assez les emplois qualifiés nécessaires à l’équilibre du marché du travail.

L’inadéquation des qualifications des diplômés aux besoins des entreprises. Une situation qui traduit la déconnection de l’université tunisienne de l’environnement économique

Ces observations ont été corroborées par d’autres études notamment le rapport national de l’Emploi réalisé par l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprise (IACE) en 2019 et qui dresse un bilan des besoins en compétences et les inadéquations de ces dernières par gouvernorat.

Ce rapport montre que l’inadéquation des compétences par rapport à la demande est concentrée particulièrement dans les gouvernorats de Gabes, Kairouan, Siliana, Nabeul, Tozeur, Kébili, Tataouine Gafsa, Bizerte et le Kef soit dans les régions du Nord-Ouest, centre et Sud de la Tunisie.

Le Projet Nomu :

La Fondation Abdulla Al Ghurair a lancé Nomu, un programme national de développement de la jeunesse, début 2022. Nomu, qui signifie « croissance » en arabe, vise à perfectionner les compétences de 25 000 jeunes émiratis d’ici 2025 grâce à des opportunités de formation de haute qualité.

Officiellement lancé lors du Sommet mondial des gouvernements à Dubaï, Nomu s'est allié au Conseil mondial des Émirats arabes unis sur les objectifs de développement durable (ODD) afin de mettre en place des actions à fort impact et qui font progresser et accélérer la réalisation des ODD 4, 5, 8 et 17 aux Émirats arabes unis.

Depuis son lancement, le projet à impacté 17 000 jeunes dont 62% d’émiratis et 59% de femmes. Par ailleurs, 9 bénéficiaires sondés sur 10 ont déclaré que le programme a eu un impact positif sur leurs carrières.

L’approche du programme

Pour garantir une efficacité maximale, les parcours Nomu sont caractérisés par les éléments suivants :

Courts (entre 1 et 6 mois) car ils visent à combler des lacunes immédiates.

Fournir des certifications dans des spécialisations axées sur la demande du marché.

Conçu en collaboration avec le secteur privé et aligné sur ses besoins.

Donner la priorité aux jeunes ayant moins accès aux opportunités, y compris les femmes et ceux des régions éloignées.

S'appuyer sur un réseau de partenaires du secteur privé déterminés à offrir des opportunités aux apprenants.

Les parcours de Nomu suivent également l'approche 3C, garantissant que les programmes sont :

Complet : combiner des compétences techniques et transférables pour doter les jeunes de compétences collaboratives et créatives essentielles pour réussir sur le lieu de travail.

Contextualisé : Adapté aux besoins du marché du travail local, en tenant compte des défis locaux, la démographie et la demande de compétences.

Centré : visant à engager les jeunes dans l'apprentissage et l'idéation, fondé sur la recherche empirique pour des efforts fondés sur des données et des preuves.

Le Lancement régional du projet « Nomu » :

L’expansion régionale du projet « Nomu» a été lancée au siège de la Fondation Tunisie pour le Développement en présence de S.E Imen Ahmed Sellami ambassadrice des Emirats Arabes Unis en Tunisie, Docteur Sonia Ben Jaafer directrice Executive de la Fondation Abdulla Al Ghurair, Pr. Ismael Al Hinti président d’Al Husein Technical University, Mme Dounya Bassil, directrice de The DOT Lebanon, du président de la Fondation Tunisie pour le Développement, M. Badreddine Ouali ainsi que des représentants des partenaires recruteurs et financiers qui ont accompagné la Fondation depuis le début de ses activités à savoir l’Agence Française de Développement, la GIZ, l’Union Européenne, Expertise France, etc.

Cette mobilisation des principaux partenaires du projet à un tel niveau est une preuve de confiance envers la Fondation Tunisie pour le Développement et le signe de leur fort intérêt pour le caractère innovant et exemplaire des programmes que la Fondation poursuit.

Les convives ont pu également assister à un panel intitulé « Améliorer les perspectives d’apprentissage et d’emploi des jeunes à travers des solutions innovantes et durables » et qui a abordé les différentes initiatives entreprises en Tunisie, le Liban, la Jordanie et les Emirats arabes unis pour augmenter l’employabilité et l’adéquation de la qualification des jeunes face à un marché de plus en plus demandeur et exigent.

Dr. Sonia Ben Jaafar, Directrice Exécutive de la Fondation Abdulla Al Ghurair a déclaré dans le cadre de cette cérémonie de lancement : « Ce projet incarne l’effet levier qui peut être obtenu dans le monde arabe lorsque le secteur privé et les partenaires internationaux combinent leurs efforts pour s’attaquer à un problème comme le chômage des jeunes ». La directrice exécutive a ajouté : « Le projet Nomu Regional est en quelque sorte un catalyseur d’opportunités. Nous allons poursuivre, au cours des prochaines années, cet effort au profit de la jeunesse arabe et des solutions innovantes en faveur de l’emploi ».

Le président de la FTD Badreddine Ouali a pour son part estimé : « Nous nous réjouissons de ce nouveau partenariat avec la Fondation Abdulla Al Ghurair. Nous partageons en effet ne vision et un objectif commun, à savoir, la promotion de l’employabilités et des opportunités auprès des jeunes à travers des initiatives éducatives innovantes et durables. Nous espérons que cette première expérience sera le point de départ d’une collaboration pérenne et impactante dans le monde arabe »

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