La Guinée affrète un avion pour rapatrier ses nationaux, le MAE guinéen téléphone de Tunis à Nabil Ammar.

La Guinée Conakry a été le premier pays à avoir décidé de rapatrier ses ressortissants se trouvant en Tunisie après les déclarations des hauts responsables tunisiens anti-immigrés subsahariens.
La junte au pouvoir à Conakry a affété un avion pour ramener de Tunisie une cinquantaine de Guinéens qui ont dit vouloir rentrer chez eux, selon une dépêche de l’AFP.
De même source, on rapporte que le bureau du président guinéen avait publié un communiqué indiquant que le ministre des Affaires étrangères Morissanda Kouyate va se rendre en Tunisie à bord d’un avion du gouvernement « pour apporter un soutien urgent aux Guinéens » qui s’y trouvent.
Arrivé à Tunis, alors que son homologue Nabil Ammar se trouvait en mission à Genève, le ministre guinéen dont l’arrivée n’a pas été annoncée a eu un entretien téléphonique avec son vis-à-vis tunisien, au cours duquel il a fait part de « son regret quant aux récents développements engendrés par une mauvaise interprétation des mesures prises par les autorités tunisiennes en matière de lutte contre la migration illégale ».
Selon le compte-rendu publié sur la page officielle du ministère des Affaires Etrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’Etranger, Morissanda Kouyate a indiqué que « les autorités de son pays ont appelé leurs ressortissants résidant en Tunisie à garder le calme et à ne pas se laisser entraîner par des surenchères et des interprétations malveillantes ».
De même source on indique que Nabil Ammar a, dans ce sens, souligné la disposition de la Tunisie à traiter « certains cas » dans le cadre de la coopération bilatérale en leur facilitant le retour dans leurs pays d’origine ». Le ministre des Affaires étrangères a exprimé son rejet de toute forme de discrimination à l’égard des migrants en situation illégale.
Il a réaffirmé l’engagement ferme de la Tunisie à protéger tous les étrangers qui y résident et à traiter la question des migrants illégaux dans le respect de la législation tunisienne et des traités internationaux et africains y afférents.
Toujours selon l’AFP, ce vol est le premier opéré pour le rapatriement dans un pays du sud du Sahara depuis que le président Kais Saied a ordonné aux forces de sécurité de prendre des « mesures urgentes » contre les migrants d’Afrique subsaharienne.
Un grand nombre des quelque 21 000 migrants subsahariens présents en Tunisie – dont la plupart sont en situation irrégulière – ont perdu leur emploi et leur logement du jour au lendemain, indique la même source. D’autres ont été arrêtés par la police.
Des dizaines de migrants ont afflué vers leurs ambassades, notamment celles de la Côte d’Ivoire et du Mali, pour demander à rentrer chez eux. Plusieurs pays ont annoncé des vols de rapatriement pour les rapatriés volontaires.
Mais il y a eu des retards en raison des pénalités que les migrants doivent payer, qui dépassent souvent 1 000 euros, a déclaré un diplomate ivoirien à l’AFP.
Le ministère tunisien des Affaires étrangères ne dit rien sur le vol affrété pour le rapatriement des ressortissants guinéens.
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