La Marsa: À défaut de veille stratégique, le processus du budget participatif est incontournable

La Marsa: À défaut de veille stratégique, le processus du budget participatif est incontournable

 

«Gouverner c’est prévoir», disait un journaliste et homme politique français. En d’autres termes, gouverner c’est appréhender les besoins de ses administrés sans même les consulter.

Mais de nos jours, prévoir c’est être presque un devin. Les besoins de la population changent au gré des contextes socio-économiques, et la mise en place de systèmes de « Veille Stratégique » est quasiment impérative, ce qui n’est pas tâche aisée !

Ainsi, et à défaut de « Veille Stratégique », le processus de « Budget Participatif » s’impose naturellement.

Lancé en 1989 à la ville brésilienne de Porto-Alegre, capitale de l'État du Rio Grande do Sul, le budget participatif est un processus qui est censé s’inscrire dans le concept plus global de la « Démocratie Participative ».

Ce processus, dont le succès est largement tributaire de l’adhésion des citoyens, permet à ces derniers de décider de l’utilisation d’une partie du budget de leurs communes, pour la réalisation de projets d’investissement : Infrastructure, Voirie Publique, Eclairage Public, Gestion des Déchets…etc.

L’Expérience Tunisienne

Sur initiative d’une ONG tunisienne, en Tunisie, ce programme a été lancé, à titre expérimental, en 2014 dans 5 communes :
•Menzel Bourguiba.
•La Marsa.
•Kairouan.
•Tozeur.
•Gabès.

En 2018, pour la Marsa, 4 chapitres ou rubriques du budget d’investissement, sont mis sur la table des négociations pour les citoyens :
•Eclairage Public.
•Asphaltage des Routes.
•Evacuation des Eaux Pluviales.
•Aménagement des Trottoirs.

Aussi, 5 zones ou districts municipaux sont concernés.

En général, entre 5 et 10 % du budget sont mis à disposition des citoyens.

A Paris, la capitale française, 5% du budget d’investissement et 1% du budget total de la ville y sont consacrés.

Ce processus est surtout bénéfique pour les quartiers populaires et les zones laissés-pour-compte des grandes communes à l’instar de la ville de Porto-Alegre qui compte prés de 1,4 Millions d’habitant soit 10 fois la population de la Marsa !

En général, pour les petites villes, ce processus n’est pas très généralisé.

En attendant que nos communes se dotent d’unités de « Veille Stratégique », l’approche participative dans la gestion budgétaire devrait être adopté, et en particulier dans les grandes villes.

A juste titre, il est utile de rappeler, que l’Etat tunisien, a lancé, en 2011-2012, un vaste programme de mise en place d’unités de « Veille Stratégique » dans toutes les institutions publiques.

Les Municipalités et les communes devraient y adhérer aussi.

POUR L’HEURE, LE PROCESSUS DU BUDGET PARTICIPATIF EST UNE OCCASION À SAISIR PAR LES CITOYENS QUI N’ONT PAS ENCORE VOIX AU CHAPITRE.

 

Farouk Ben Ammar, Ph.d
Président AMEDEC

 

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