La mère de Nidhal, martyr de la nation, une mère courage

La mère de Nidhal, martyr de la nation, une mère courage

 

Si je vous disais Salha Jendoubi, vous ne sauriez pas de qui il s’agit. C’est une tunisienne parmi tant d’autres, parmi la multitude, une femme qui n’est pas différente de ses semblables. Pourtant cette femme n’est pas comme les autres. Elle a enduré la plus grande des épreuves, a subi la perte la plus terrible et souffert la peine la plus incommensurable mais elle reste inébranlable. C’est la mère du martyr de la Nation au nom prédestiné Nidhal(le combattant) Trabelsi. Lieutenant de la Garde nationale, le jeune homme âgé tout juste de 26 ans est tombé victime d’un acte terroriste à Sammar dans le gouvernorat de Tataouine avec trois de ses camarades, tous les quatre officiers de la Garde nationale. Malgré sa peine toute récente puisque la mort de son fils ne date que de deux semaines (ce fut le 11 mai), cette mère a donné une leçon de courage.

Invitée par Samir El-Wafi , c’est là l’une des rares fois où il a eu la main heureuse, Salha n’a montré aucun signe de faiblesse, ni aucune marque de tristesse. Elle a offert le sang de son fils pour le drapeau national et elle n’aucun regret. Si c’était à refaire, elle le referait sans une once d’hésitation. Lors des funérailles de son fils, sa seule demande était de pouvoir monter sur le toit de sa maison pour hisser le drapeau rouge et blanc avant que le corps sans vie de Nidhal ne soit sorti. Sa fille Roua3aa, un prénom tout aussi prédestiné a lancé un youyou en signe de joie lorsque la dépouille a quitté les lieux avant de partir à sa dernière demeure. Alors que dans des circonstances aussi pénibles, on s’attendait à des pleurs et des cris, ce furent des marques de joie comme si le jeune martyr signait ses épousailles avec la patrie. Bel homme à la fleur de l’âge, le tout jeune Nidhal un élève officier exemplaire à l’Académie militaire avant de choisir de s’enrôler dans la Garde nationale était aussi discipliné que humble. C’est son courage jamais démenti qui le différencie de ses camarades. C’est ce courage qui lui a joué un mauvais tour, un tour fatal, lorsqu’il s’est empressé avec ses camarades pour aller cueillir des terroristes planqués dans une maison de Tataouine après avoir fui Ben Guerdane où ils ont subi une inoubliable défaite. Il ne savait pas lui et ses compères que l’un des terroristes allait actionner sa ceinture explosive, les tuant sur le coup. Pour que les couleurs nationales soient au dessus de tout et que jamais les drapeaux noirs des semeurs de mort ne viennent obscurcir le ciel de la Tunisie, Salha a donné son fils, le cœur plein d’amour pour la patrie qu’elle, comme lui chérissent tant. Pour la gloire de l’hymne national dont a réclamé qu’il soit chanté en chœur avant que le corps de son fils n’aille à sa dernière demeure. Elle fait ce sacrifice suprême le cœur léger et la conscience tranquille car c’est ainsi que les choses devraient se passer et pas autrement. Elle ne demande rien non plus. Tout l’or du monde ne ppourrait remplacer le sourire de son fils, sa présence, son amour. Mais demander une compensation ce n’est le genre de la maison où le sacrifice n’a pas de prix. Il est même dans l’ordre des choses. Elle ne demande pas qu’on s’intéresse beaucoup à elle. Dans sa maison de Jedaida, elle a reçu la visite du délégué de la ville et du gouverneur de la Manouba qu’elle remercie de tout cœur pour leur geste. Il n’y a eu ni ministre ni personnalité de haut rang pour alléger sa peine. Elle ne demande pas tant. Elle sait que son fils est dans les cœurs de ses compatriotes, ces Tunisiens ordinaires au service desquels il a placé sa vie et pour lesquels il est mort, et cela lui suffit.

Choisie pour parler au nom de toutes les mères en ce dimanche où on fêtait les mamans, Salha a donné une belle leçon de sacrifice et de courage, d’altruisme et de patriotisme. Cette tunisienne comparable à tant d’autres a donné une nouvelle preuve de l’exception tunisienne. C’est parce que nous comptons une multitude de Salha que la Tunisie restera debout et que les couleurs nationales continueront à flotter haut, très haut. Vaincre les semeurs de mort n’est pas tâche facile. Des batailles devraient être menées. Mais la guerre contre le terrorisme sera remportée. Parce qu’il y une femme comme Salha Jendoubi. Une mère courage.

Raouf Ben Rejeb

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