La redoutable bactérie qui menace les oliviers de Méditerranée

La redoutable bactérie qui menace les oliviers de Méditerranée


Une grave menace pèse sur les oliviers en Méditerranée, il s'agit d'une bactérie tueuse appelée Xyllela fastidiosa qui menace même l'existence des oliviers méditerranéens. Si pour le moment seule la région des Pouilles est concernée, la France, l'Espagne et le Maroc notamment prennent des mesures pour éviter toute propagation. Reste à se demander si la Tunisie classée, cette année, comme deuxième producteur mondial d’huile d’olive après l’Espagne, a pris au sérieux cette menace.

Xyllela fastidiosa, derrière ce nom barbare se cache le pire ennemi des oliviers, une bactérie tueuse apparue en 2013 en Italie qui cible ce symbole méditerranéen et pourrait bien conduire à sa disparition. Transmise et propagée par les insectes (notamment la cicadelle), elle se rassasie de différentes espèces végétales (agrumes, pêchers, amandier, prunier, mûrier, avocat, vigne, laurier-rose, érable, chêne...), provoquant un dépérissement.

Identifée sous sa première forme en 1892 sous le nom de maladie de Pierce, elle s'attaque alors uniquement aux vignes de la Californie du Nord. En 1987, elle gagne son nom de Xylella fastidiosa. Cette protéobactérie Gamma est pour la première fois recensée en octobre 2013 en Europe du Sud où elle a commencé depuis quelques années à commettre ses premiers faits d'armes en trouvant un nouveau mets de choix : l'olivier. L'envahisseur s'est introduit dans les Pouilles, au sud de l'Italie, et plus précisément dans la région de Lecce. Son attaque foudroyante a déjà décimé 10% des oliviers de cette région.

Pour éviter le pire, l’idée est de couper tous les malheureux oliviers envahis par la bête immonde. L'Union européenne, très inquiète de cette encore hypothétique mais fort probable propagation, l'a préconisé tout de suite. Aucun moyen de lutte contre cet agent phytopathogène, n'est en effet connu à ce jour pour éradiquer cette bactérie.

Depuis deux semaines, le plan de destruction des oliviers a commencé dans les régions envahies par le terrible parasite comme les Pouilles malgré les protestations des écologistes. Mais le plan des Italiens, sponsorisé par l’Union européenne qui prévoit la destruction de tous les arbres, soit 9 millions de plantes s’étalant sur quelque 90 000 hectares s'avère une utopie affirment des scientifiques.

« Détruire tous les arbres malades est une entreprise titanesque et par ailleurs totalement inutile. Autre problème : le parasite est désormais trop bien installé sur le continent pour que l’on puisse le faire disparaître rapidement  » estime Donato Boscia, responsable du département de virologie du Centre national de recherche (Cnr) de Bari.

La France joue la carte du préventif. Sacrifier les arbres touchés d'accord. Mais il s'agit là de curatif, certes expéditif mais uniquement curatif. Le souci survient quand il faut discuter du préventif. Sur cet aspect, malheureusement, la contre-attaque s'organise difficilement, en tout cas trop lentement. Or, l'Italie touchée au cœur, la Xylella fastidiosa menace aujourd'hui l'ensemble du pourtour méditerranéen.

Le Maroc très prudent. De l'autre côté de la Méditerranée, quelques jours après la France, l'Office national marocain de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) a décidé de suspendre à son tour les importations italiennes de plants des espèces hôtes de la maladie de Pierce causée par la bactérie Xyllela fastidiosa. Pour l'heure aucun cas n'a été recensé au Maroc.

Reste à savoir ce qu'attendent les autorités tunisiennes pour prendre des mesures adéquates, quand on sait que la Tunisie est considérée comme le deuxième producteur mondial d’huile d’olive après l’Espagne.(avec econostrum.info)