La tactique d’Ennahdha et Tahya Tounes : Saied à Carthage, Ghannouchi au Bardo et Chahed à la Kasbah

La tactique d’Ennahdha et Tahya Tounes : Saied à Carthage, Ghannouchi au Bardo et Chahed à la Kasbah

Les résultats du premier tour de l’élection sont tombes comme un coup de tonnerre pour toute la classe politique tunisienne. Avec un second   tour imprévisible entre le juriste ultraconservateur Kaïs Saïed et l'homme d'affaires Nabil Karoui qui se trouve en prison en vertu d’un mandat de dépôt émis par la chambre d’accusation le 23 août dernier.  Les candidats qualifiés de poids lourds sont arrivés loin derrière. Abdelfettah Mourou, président du Parlement par intérim, Abdelkrim Zbidi, ministre de la défense et Youssef Chahed, chef du gouvernement sont classé respectivement 3ème, 4ème et 5ème. Un échec cuisant pour eux et pour les partis Ennahdha et Tahya Tounes qui mijotent un plan pour rester au pouvoir. Plusieurs dirigeants du mouvement islamiste sont déjà annoncé leur soutien à Kais Saied et le conseil de la Choura irait probablement dans ce sens. Par contre, le parti du chef du gouvernement se trouve dans de très mauvais draps et même s’il ne s’est pas encore prononcé pour le second tour, certains de ses dirigeants se sont précipités pour soutenir Saied.

Le scénario cauchemar pour les deux alliés c’est l’élection de Nabil Karoui au second tour et l’arrivée de son parti 9alb Tounes premier dans les législatives. Pour anticiper cette éventualité, les partis de Ghannouchi et Chahed se serait mis d’accord pour se partager le pouvoir. Ils appelleraient à voter pour Saied au second tour pour barrer le chemin de Carthage à Karoui. Il tenteront, ensuite, de récupérer ses voix , Ennahdha notamment, pendant les législatives. En cas de victoire, Rached Ghannouchi serait élu au perchoir et Youssef Chahed resterait à la Kasbah.

Pour l'heure, seuls deux candidats malheureux se sont positionnés. Mohamed Lotfi Mraihi et Seifeddine Makhlouf, qui ensemble comptabilisent un peu plus de 10% des votants, ont rallié Kaïs Saied qui a aussi reçu le soutien de l’ancien président Moncef Marzouki. Quant à Nabil Karoui, on attend de voir s’il aura l’appui de la « famille » démocrate profondément divisée dont il est issu. Avec un taux de participation à 49%, les jeux restent encore très ouverts. Et le report des voix est souvent imprévisible

Votre commentaire