La Tunisie insiste pour l’extradition de Belhassen Trabelsi

La Tunisie insiste pour l’extradition de Belhassen Trabelsi

L’Etat tunisien a défendu mercredi dernier devant la cour d’appel d’Aix-en-Provence sa demande d’extradition de Belhassen Trabelsi, beau-frère de l’ancien dictateur Ben Ali, assurant qu’il disposerait des « garanties fondamentales de la défense et du droit à un procès équitable » dans son pays.

Depuis son arrivée en France depuis le Canada où il était fugitif, de nombreux observateurs expliquent qu’une extradition de Belhassen Trabelsi serait extrêmement compliquée et peu plausible. Pourtant, le 24 juin dernier, l’avocat général avait requis un avis favorable pour cette demande d’extradition devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel.

Une nouvelle audience avait cependant dû être programmée, car l’Etat tunisien n’avait alors pas été convoqué de sorte qu’il y soit représenté. L’Etat tunisien « souhaite profondément que sa demande d’extradition soit acceptée », a déclaré en son nom l’avocat général des affaires pénales du ministère tunisien de la Justice, Jamel Sahaba.

Face à Belhassen Trabelsi, qui a redit mercredi ses craintes d’être maltraité en Tunisie, rappelant à nouveau l’exemple de trois de ses frères morts en prison entre 2011 et 2020, Jamel Sahaba a assuré qu’il ne serait « soumis à aucun traitement dégradant », et qu’il disposerait « de toutes les garanties fondamentales de la défense et du droit à un procès équitable ». Evoquant les trois frères de Belhassen Trabelsi, le représentant de l’Etat tunisien a aussi assuré qu’ils avaient « bénéficié de tous les soins nécessaires ».

Mais le récent décès en détention de Mourad Trabelsi, écroué à la prison de Mornaguia depuis juin 2012, vient grandement affaiblir ces allégations officielles. L’échec de l’Instance Vérité et Dignité à trouver un arrangement avec l’Etat dans l’autre dossier clé de Imed Trabelsi fut également évoqué par la défense.

Il est à rappeler que classement Forbes de 2008 avait estimé la fortune personnelle de l’ancien président Ben Ali à 5 milliards d’euros. Certains estiment que la fortune du clan rapproché, incluant les Trabelsi, est équivalente à 4 fois cette somme démesurée.

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