La Tunisie à la recherche d’«un homme fort pour un Etat fort »

La Tunisie à la recherche d’«un homme fort pour un Etat fort »

«Un homme fort pour un Etat fort » est le titre d’une excellente tribune publiée dans le dernier numéro de Jeune Afrique ( N° 3036 du 17 mars 2019) sous la signature d’un éminent professeur de finance : Michel-Henry Bouchet. Ancien économiste à la Banque Mondiale, il est actuellement professeur de finance mondiale distingué à SKEMA Business School et conseiller en stratégie de fonds d'investissement et a été stratège en chef de North Sea-Global Equity Management jusqu'en 2016.

En voici quelques extraits :

« Turbulences en Algérie et en Libye ou stabilité relative au Maroc, font de la Tunisie un pivot du sort du Maghreb » écrit-il. « Aussi l’année 2019 sera-t-elle cruciale pour le pays et ses 12 millions d’habitants, mais également pour ses partenaires européens qui doivent persévérer dans une confiance exigeante ».

L’auteur de la tribune relève que « l’investissement étranger s’est effondré et atteint la moitié de ses niveaux de 2008-2010. L’endettement a presque doublé depuis 2010, à environ 90%du PIB aujourd’hui(35% au Maroc), autant par les besoins de financement extérieur que par la dépréciation du dinar ». Il attribue le marasme économique et social à « tous les gouvernements successifs depuis 2011, à l’inertie de l’Assemblée et une médiocre gouvernance ».

Bouchet ajoute : « Alors que Bourguiba a créé une fierté nationale après l’indépendance en 1956 » la « révolution » a lamentablement échoué. Elle n’a pas réussi à engendrer « une citoyenneté tunisienne via une approbation populaire du soulèvement pour en faire un vecteur de développement partagé.» D’où « la réémergence de la figure tutélaire de Bourguiba qui avait su moderniser la Tunisie, mais aussi la nostalgie myope des années Ben Ali, où la centralisation garantissait ordre et stabilité des prix.»

C’est pourquoi, dit-il, les « Tunisiens sont en quête d’un homme fort qui en finisse avec la corruption, la fraude fiscale et l’impunité.»

Il conclut que « la présidentielle peut enfin faire émerger une figure respectée adossée à une majorité stable pour dire la vérité aux Tunisiens et imposer la stabilité »... Pour ce faire, « il faudra la combinaison d’un homme fort, courageux et respectable, et d’un Etat fort pour que la Tunisie consolide ses institutions. Le pays bénéficiera alors d’une confiance retrouvée ». 

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