La Tunisie sifflée à l’ouverture des Jeux Méditerranéens d’Oran : Que se passet-il entre les deux pays ?

La Tunisie sifflée à l’ouverture des Jeux Méditerranéens d’Oran : Que se passet-il entre les deux pays ?

La Tunisie aurait été sifflée par le public du stade du complexe olympique Miloud Hadefi d'Oran où avait eu lieu le coup d’envoi des Jeux Méditerranées lors de l’ouverture de leur 19ème édition dans la métropole de l’ouest algérien. C’était là que le président algérien Abdelmadjid Tebboune avait proclamé l’ouverture officielle de ces Jeux en présence de l’Emir du Qatar, du vice-président de Turquie et d’autres hauts officiels de pays participant à ces Jeux.
Si cela est vrai et en l’absence de contentieux sportifs entre les deux pays le geste d’un certain public algérien, condamnable évidemment avec la plus grande vigueur est le signe, en plus d’autres que quelque chose ne va pas bien du tout dans les relations entre les deux pays.
Le ministre algérien Ramtane Lamamra a beau proclamé que les relations entre les deux pays voisions sont « au beau fixe » comme il l’a déclaré à l’issue de sa rencontre le 10 juin courant avec le président de la République Kaïs Saïed cela procède d’une formule de style puisque la réalité est toute autre.
D’abord, le chef de la diplomatie algérienne a remis au chef de l’Etat tunisien une lettre écrite du président algérien dont la teneur n’a pas été révélée. Dans de pareils cas, le président Kaïs Saïed aurait dû y répondre par une lettre de même nature qu’il confiera à son ministre des Affaires étrangères à charge pour ce dernier de la transmettre à son haut destinataire. Jusqu’ici, cela ne s’est pas fait ce qui ne fait qu’épaissir les problèmes qui semblent s’amonceler dans le ciel des relations bilatérales.
D’ailleurs l’absence d’un responsable tunisien de haut niveau à l’ouverture des Jeux d’Oran est une autre indication que rien ne va plus entre les deux pays. Si le président tunisien n’était pas en mesure de se rendre lui-même, il aurait dû se faire représenter par la cheffe du gouvernement Najla Bouden. Evidemment la présence du ministre de la Jeunesse et des Sports Kamel Guediche n’était pas suffisante, car il accomplit en Algérie une mission purement technique.
Le maintien de la fermeture des frontières terrestres entre les deux pays alors que la pandémie du covid-19 est derrière nous est l’indice le plus expressif que la relation entre Tunis et Alger traverse une phase difficile. Rien ne peut expliquer ni justifier une pareille attitude de la part de nos frères algériens au moment où l’apport des touristes venant de notre voisine de l’ouest est d’une importance capitale pour les finances du pays. S’il est du droit des Algériens de demander à être payés rubis sur ongle pour les quantités de gaz qu’ils livrent à la Tunisie à travers le gazoduc transméditerranéen –notre pays a dû d’ailleurs contracter un emprunt pour ce faire- il est incompréhensible que l’Algérie maintient la fermeture de ses frontières terrestres avec la Tunisie alors que du côté du Niger, les frontières ont été rouvertes.
La Tunisie et l’Algérie sont deux pays frères et voisins qu’une communauté de destin lie, en plus de tous les liens tissés par l’histoire, la géographie et un combat commun. Leurs rapports doivent dépasser le cadre étriqué d’un bon voisinage pour se hisser à un niveau stratégique. Il importe que de part et d’autre la sagesse puisse l’emporter et que l’intérêt bien compris pour des relations réellement « au beau fixe » puisse triompher.
RBR

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