La Tunisie vise la numérisation de 80 % des services administratifs d’ici 2030

La Tunisie prévoit de numériser 80 % de ses services administratifs à l’horizon 2030, une orientation stratégique destinée à lutter contre la corruption et à améliorer le climat des affaires. C’est ce qu’a déclaré Sofiene Hemissi, ministre des Technologies de la communication, lors d’une session spéciale intitulée « L’Administration d’une économie agile », organisée jeudi soir dans le cadre de la 39ᵉ édition des Journées de l’Entreprise.
Hemissi a souligné que la digitalisation constitue un axe prioritaire du plan quinquennal 2026-2030, qui place l’intelligence artificielle, la transformation numérique et la coordination horizontale entre administrations au cœur de la réforme. Il a aussi précisé que la révision du Code des marchés publics offrira davantage d’opportunités aux start-up, leur permettant de prendre part aux appels d’offres publics dans un cadre plus ouvert et plus innovant.
Selon le ministre, les 24 ministères adopteront progressivement les échanges numériques d’ici deux ans. Une application mobile unifiée pour les services administratifs sera mise en place afin de faciliter l’accès aux documents essentiels tels que la carte d’identité nationale, le passeport, la vignette automobile ou la déclaration fiscale grâce au numéro d’identification unique. Il a insisté sur la nécessité de former des ressources humaines spécialisées pour accompagner cette transition.
Évoquant les malentendus liés à la loi sur la sous-traitance, Hemissi a rappelé que celle-ci protège le travail ponctuel des entreprises de services tout en mettant fin à la précarité entretenue par certaines sociétés-écrans employant des travailleurs hors cadre légal et avec des salaires inégaux.
Le directeur général des douanes, Mohamed Hedi Safer, a de son côté affirmé que la digitalisation des procédures douanières se poursuit afin de simplifier les démarches et de garantir un interlocuteur unique aux entreprises lors des opérations d’importation et d’exportation. Il a mis l’accent sur l’importance du mécanisme de l’« opérateur économique national », destiné à unifier les procédures, réduire les délais et améliorer l’accès des produits tunisiens aux marchés internationaux.
Safer a précisé que ce mécanisme s’accompagnera d’un système de gestion des risques visant les entreprises qui ne respectent pas leurs obligations douanières. Il a assuré que l’ensemble du personnel des douanes est pleinement engagé dans cette transition numérique, soulignant que l’ouverture aux solutions digitales proposées par les start-up nécessite une modernisation des textes législatifs.
Le directeur général a exprimé l’objectif d’atteindre 30 % de numérisation des procédures douanières d’ici fin 2026, avec une mise en œuvre progressive des différents volets du projet et une réduction notable des délais dans les ports.
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