L’affaire de USBG-EGSG sent le soufre, comment un précédent CSS-ESS a été réglé

L’affaire de USBG-EGSG sent le soufre, comment un précédent CSS-ESS a été réglé

L’affaire de l’US Ben Guerdane et l’EGS Gafsa, vendredi dernier au stade olympique n’est pas une première dans les annales du championnat national de football. Pour l’histoire, il y a eu un précédent, presque similaire, qui s’est produit au cours de la saison 2004-2005 avec pour protagonistes le Club sportif sfaxien et l’Etoile sportive du Sahel et qui avait pour enjeu le titre de champion de Tunisie. Les deux clubs ont terminé le championnat en tête à égalité de points(58), devant le Club Africain 56 points, mais avec une meilleure différence de buts pour le club sudiste. Mais l’Etoile avait, entre temps, formulé une réserve contre le Club Africain qui avait fait jouer un mineur, au cours de son match remporté contre les étoilés, sans l’autorisation de son père. Cette réserve a été acceptée par la commission spéciale au sein du ministère de la jeunesse et du sport chargée d’examiner les litiges qui avait décidé de faire rejouer le match en question. En cas de victoire l’Etoile coifferait le CSS au poteau et s’adjugerait le titre. Tollé général dans le camp sfaxien qui a crié à l’injustice, avec des manifestations de jour et de nuit. Le sentiment de régionalisme a été attisé par certaines parties qui poussaient au pourrissement. Les deux équipes campaient chacune sur sa position. Pas question de laisser filer le titre. Pour l’Etoile, dont le président à l’époque Othman Jenayeh menaçait de porter l’affaire devant les instances de la FIFA, le match devait absolument être rejoué, et pour le Club sfaxien présidé par Slah Zahaf, il s’agissait d’un holdup.

Branle-bas de combat au ministère de la jeunesse et du sport où le ministre Abdallah Kaabi et le secrétaire d’état Kamel Haj Sassi tentaient, avec le président de la fédération Hammouda Ben Ammar, de calmer les esprits et d’éteindre le feu avant qu’il ne se propage. Des personnalités des deux régions respectives sont été sollicitées pour apaiser les tensions avant qu’une décision finale ne soit prise par les instances sportives. Pour l’histoire, l’ancien premier ministre Hamed Karoui qui avait présidé aux destinées de l’équipe sahélienne avait joué un rôle important pour assagir les dirigeants étoilés.

Appelée à statuer, de nouveau, sur le recours de l’Etoile, la commission spéciale de litige, composée de personnalités de renom dont les défunts Brahim Gharbi et Moncef El Gaied, Béchir Kdous et Rafaa Ben Achour et j’en oublie, a cassé le premier jugement et décidé d’octroyer le titre de champion au Club sportif sfaxien. Fin de partie sans dégâts. La décision était certes difficile à prendre, car autant elle avait satisfait les uns autant elle a déçu les autres, mais elle a été acceptée bon gré mal gré.

C’était au temps où le ministre avait son mot à dire pour éviter que la situation ne dégénère. Il faut dire, également pour l’histoire, qu’à la fin tout le monde s’était montré beau joueur.

Puisse ce rappel rafraichir la mémoire des autorités du sport en général et du football en particulier, accusées de nonchalance et d’incurie face à la dégradation de la situation dans les stades où la violence sévit pratiquement chaque semaine.

L’affaire de l’US Ben Guerdane et l’EGS Gafsa sent le soufre. Si elle n’est pas réglée à temps, la situation risque de dégénérer et devenir incontrôlable.

B.O

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