Le Front Populaire soutient les mouvements de protestation

Le Front Populaire soutient les mouvements de protestation

« Le Front Populaire (FP) soutient les mouvements de protestation qui se sont déclenchés dans près de dix gouvernorats du pays contre la loi de finances pour l’exercice 2018 », a déclaré le porte-parole du Front, Hamma Hammami lors d’une conférence de presse tenue ce mardi 9 janvier 2018.
« Toutefois, le Front s’oppose aux actes de violence et de vandalisme qui ont eu lieu la veille dans certaines régions et quartiers de la capitale » qui, selon lui « ne sont qu’une tentative visant à entacher les mouvements pacifiques de protestation et à les dévier de leur objectif ».

« Les mouvements pacifiques déclenchés dans ces régions pour protester contre les augmentations des impôts et des prix de certains produits et services prévues par la loi de finance de 2018 sont tout à fait légitimes », a-t-il affirmé.

Pour Hamma Hammami, «  les autorités et la coalition au pouvoir auraient dû combattre les  grands voleurs du pays » et non les pauvres qui manifestent contre des injustices et des maux causés par une coalition qui défend les intérêts d’une minorité, des Etats et des établissements financiers étrangers au détriment de ceux de son peuple ».

« La Tunisie a besoin d’un large front civil, politique et social pour mettre fin à ces politiques d’appauvrissement et abroger les mesures douloureuses prévues par la loi de finances », a-t-il lancé.

« C’est pourquoi, le Front populaire a appelé toutes les forces politiques à se réunir ce mardi pour discuter de l’évolution de la situation et mettre en place une politique capable de mettre fin à la colère du peuple », a-t-il ajouté.

Tout en dénonçant ce qu’il a qualifié de « politique d’appauvrissement du peuple et de destruction de l’Economie nationale », Hammami a tenu à rappeler que « le front populaire a déjà mis en garde contre les conséquences d’une telle loi sur le tissu économique et social bien avant son adoption par les députés de la coalition au pouvoir ».

Selon Mongi Rahoui, membre du Front et président de la commission des finances à l’ARP qui était présent à la conférence de presse, « les mesures stipulées dans la loi de finances de 2018, dont l’augmentation des impôts et des prix, ont principalement pour but de collecter les 2 milliards de dinars de dettes que la Tunisie doit rembourser cette année ».

Ces mesures qui pèsent lourd sur le simple citoyen favorisent, selon Rahoui, « l’injustice et l’inégalité sociale « .

« L’attribution de la responsabilité de l’adoption de la loi de finances au président de la commission de finances n’est qu’une allégation fallacieuse », a-t-il tenu à souligner.

« La loi de finances a été adoptée par la majorité des membres de la Commission de finances qui est formée des députés de la coalition au pouvoir », a-t-il expliqué, rappelant que le Front avait voté contre cette loi aussi bien en commission qu’en plénière.

« La coalition défend ses propres intérêts au détriment des classes sociales et des catégories les plus démunies », a-t-il accusé.

Pour le secrétaire général du Courant populaire (membre du Front Populaire) Zouheir Hamdi, les mesures prévues par la loi de Finances n’émanent pas d’une volonté du peuple mais sont dictées par les forces internationales.

« Certaines de ces dispositions ont été dictées par le Fond Monétaire International (FMI) et les forces économiques comme l’Union Européenne, conformément à des accords préalablement signés avec eux », a-t-il dit.

Plusieurs régions du pays, en l’occurrence La Manouba, Gafsa et Kasserine ont été le théâtre d’actes de violence et de pillage, selon le porte-parole du ministère de l’Intérieur.
D’après lui, « des affrontements ont éclaté dans la nuit de lundi à mardi entre manifestants et forces de l’ordre ».

Dans une déclaration à l’agence TAP, le porte-parole du Tribunal de première instance de Tunis, Sofiène Selliti a indiqué que 14 individus ont été arrêtés lors des mouvements de protestations qui se sont déclenchés dans certaines zones de la capitale pour vandalisme et refus d’obéissance à un fonctionnaire public dans l’exercice de ses fonctions.

TAP

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