Le gouvernement de la Honte

Le gouvernement de la Honte

Un gouvernement qui violente des artistes ne mérite aucun respect. En temps de Corona, notre gouvernement en tâtonnant -comme il sait bien le faire-, a affamé différents corps de métiers dont les musiciens. Ces derniers ont des charges mensuelles, des engagements à honorer et des bouches à nourrir.

 Empêchés de travailler, ils sont, à quelques exceptions, sans revenus. Ils sont allés en informer le président de la république et deux jours après, le 15 novembre, manifester devant le ministère de la Culture. Rassemblés à la Kasbah, à quelques mètres de la place du gouvernement, ils furent accueillis par les forces de l'ordre, par des jets de bombes lacrymogènes.

Encore une exception tunisienne ! Rappelons qu'auparavant, le gouvernement a trouvé une solution au "chômage technique " des musiciens en leur distribuant, pêle-mêle, une aumône de l'ordre de 200 dinars! Dans une interview télévisée, le chef du gouvernement de" compétences indépendantes" a avoué que les artistes sont utiles pour "divertir" la population en ces temps frustrants et difficiles! Ça veut tout dire!

Ainsi, perçoit il les artistes comme les bouffons de la patrie! Contrairement aux pays où l'art est valorisé, en Tunisie, les droits d'auteurs sont bafoués.

Les artistes n'ont ni statuts, ni couverture et ni garanties de toucher leur dus. Pourtant, ils payent les impôts avant même de percevoir leurs cachets et plus qu'une fois: D'abord, à la signature des contrats, ensuite en percevant leurs émoluments; si jamais ils les perçoivent, enfin en déclarant les revenus annuels.

Aujourd'hui, le ministère de tutelle est sans ministre "à plein-temps". Il paraît qu'on n'a toujours pas encore trouvé de "compétence indépendante" en la matière!

Rappelons que ce gouvernement s'est avéré impuissant devant le problème du Kamour et du phosphate, avec les conséquences néfastes sur les revenus de l'état. Il est aussi impuissant devant les problèmes de la pollution, la criminalité, la pauvreté, l'inflation, la corruption et la faillite de l'état. Il est inerte devant les abus des cliniques privées, la précarité des établissements sanitaires publics, l'effondrement du système éducatif et la pénurie des médicaments et des vaccins.

Déjà que ce gouvernement s'est avéré incapable d'appliquer les lois et faire régner l'ordre, comme ceux d'avant, n'a aucune légitimité populaire et ni politique, il s'est avéré, suite à la barbarie avec laquelle il a traité les musiciens, celui de la honte.

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