Le jour de l’an amazigh, le12 janvier, décrété fête nationale en Algérie

Le jour de l’an amazigh, le12 janvier,  décrété fête nationale en Algérie

 

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a annoncé mercredi sa décision de consacrer « Yennayer », jour de l’an amazigh journée chômée et payée dès le 12 janvier prochain, le gouvernement étant chargé de prendre les dispositions appropriées à cet effet.

Ainsi le jour de l’an amazigh est décrétée fête nationale, au même titre que le jour de l’an Hégire et le Nouvel An chrétien.

Les Amazighs célèbrent « Yennayer » depuis l’antiquité, le terme est une contraction de « Yen » qui veut dire « premier » et de » Ayer » qui veut dire « mois ». La nouvelle année sera la 2967ème de ce calendrier.

En prenant cette décision, Abdelaziz Bouteflika répond directement à une vieille exigence du mouvement kabyle algérien, mais aussi aux tensions qu’a connu cette région frondeuse début décembre. Des milliers de manifestants, essentiellement des jeunes, avaient défilé dans différentes villes d’Algérie, surtout en Kabylie, pour protester contre le rejet d’un amendement parlementaire visant à promouvoir l’enseignement de la langue amazigh.

Pourtant, tous les militants berbéristes n’ont pas été réceptifs au geste présidentiel. Pour Ferhat Mehenni, dirigeant du Mouvement pour l’autonomie kabyle (MAK), la frange radicale du mouvement kabyle, ce n’est pas une réelle avancée : « Pour nous, cela n’est rien. En faisant cela, Alger ne fait que répondre à la pression de la jeunesse kabyle, qui n’a pas lâché la rue. »

La langue amazigh a été promue langue officielle lors de la réforme constitutionnelle de mars 2016. Celle-ci prévoit une loi organique pour organiser le nouveau statut de l’amazigh.

« Le fait est que les citoyens ne peuvent pas se saisir de leurs institutions en amazigh. La langue de l’État reste l’arabe. Et l’enseignement de l’amazigh, dans toutes ses variantes, n’est absolument pas satisfaisant, regrette Yassine Aissiouane, député du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), un parti historique du mouvement berbère qui n’a pas, non plus, pris la peine de saluer la décision présidentielle.

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