Le nouveau gouvernement commence à se dessiner !

Le nouveau gouvernement commence à se dessiner !


Beaucoup de noms circulent pour la présidence du gouvernement. Abdelkarim Zebidi, Nouri Jouini, Taieb Baccouche, Fadhel Khlil, Ghazi Jeribi, Sadok Rabah, Elyess Jouini…

Mais comme l'a noté un observateur après les législatives, "Il est peu probable que Nida Touness cède la responsabilité de sa gouvernance, acquise après un énorme travail et bien des sacrifices, à un étranger au mouvement, malgré les voix qui appellent à cela pour équilibrer les pouvoirs…

Taieb Baccouche est dans ce sens, le favori parce qu’il est le secrétaire général de Nidaa et parce qu’il est l'un des artisans de l'ouverture du parti à d'autres mouvances.

En plus, il a non seulement l'expérience nécessaire pour ce poste (il a fait partie des premiers gouvernements post révolutionnaires) mais aussi, il peut être favorisé parce qu’il est proche de l'UGTT, dont l'appui est vital pour sortir le pays de la crise.

Originaire de Jammal, homme cultivé et organisé, Taieb Baccouche pourrait jouir de soutiens importants des lobbys Sahéliens, même s'il n'est pas très apprécié par Ennahdha.

Quant à Zebidi, même s'il n'est pas Premier ministre (cela est devenu très difficile après la déclaration d’Essebsi dans laquelle il a précisé que le prochain Chef du Gouvernement ne sera pas un ex-ministre de Ben Ali), il sera très probablement à l’Intérieur ou à la Défense, au cas où Jeribi sera promu à la Kasbah.

Le bouillonnant Mohsen Marzouk sera le chef du cabinet présidentiel. BCE tient à garder auprès de lui les artisans de la victoire électorale, de ce fait, Selma Elloumi, Rafâa Ben Achour et Selim Azzébi  l’accompagneront aussi à Carthage, même si ce dernier ferait un excellent ministre de l'Economie.

D'autres grosses pointures de Nidaa seront placées à des postes ministériels importants, mais le choix n'est pas encore arrêté. BCE et son futur Premier ministre décideront en fonction du critère de la compétence, mais aussi de la stabilité du gouvernement. Seule certitude: les députés ne seront pas appelés à gouverner. BCE pratique la séparation des pouvoirs jusqu'aux derniers ressorts.

Entre deux et quatre ministres de l’actuel gouvernement Jomaâ seront maintenus au prochain gouvernement. Deux noms sont quasi certains : Ghazi Jeribi (à la Défense au cas où il ne sera pas promu Chef du Gouvernement) et Hedi Larbi (au ministère de l’Equipement, de l'Aménagement du territoire et du Développement durable).

Concernant les partis alliés de Nidaa aux législatives, l'UPL et Afek, ils auront à eux deux, entre deux et quatre ministres (hormis les Secrétaires d'Etat). Faouzi Ben Abderrahmane, véritable cerveau d’Afek, redoutable dans les débats, est bien placé pour un portefeuille. Le deuxième ministre  Afek (une femme) est encore en ballottage. Pour ce qui est de l’UPL, Mohsen Hassan, on espère le voir en tant que ministre conseiller auprès du Chef du gouvernement, chargé des Affaires économiques.

Concernant le Front Populaire, trois ministères pourraient lui revenir: Les Transports, les Affaires Sociales et enfin la Femme et la Famille. Les noms de Radhia Nasraoui et surtout de Besma Khalfaoui,   (veuve de Chokri Belaïd, qui a été d’un soutien indéfectible à BCE dans sa campagne présidentielle) reviennent avec insistance dans les concertations des coulisses.

L'avenir politique du Front Populaire dépendra de sa capacité à assurer - par l'entremise de ministres de son mouvement - la réussite de ces départements. La gauche tunisienne exige, aujourd'hui, du pragmatisme. L'occasion est pratiquement unique pour Jabha de sortir de sa logique d'opposition et prouver ses capacités de gouvernance.

Les alliés naturels de Nida, peu représentés à l'Assemblée, (Al Joumhouri ou l’Alliance) ou même absents (El Massar) pourraient participer à ce gouvernement qu’on veut d’union nationale dans cette période de crise.

Enfin, plusieurs ministères techniques verront de nouveaux ministres, de nouvelles têtes, des quinquagénaires qui ont fait leurs preuves dans plusieurs domaines. Beaucoup de surprises sont à attendre de ce côté-là. De bonnes surprises paraît-il.
 

Zahreddine Berhima