Le nouveau président de l’Isie mis en quarantaine par ses collègues

Le nouveau président de l’Isie mis en quarantaine par ses collègues

Dans notre chronique du 20 novembre, « Isie : la crise couve de nouveau », nous avons évoqué le cas des membres de l’instance qui n’ont pas été présents à l’audience avec le président de la république Béji Caid Essebsi, lundi 20 novembre au palais de Carthage et qui ont boycotté la séance d’audition par la commission de l’immunité au sein de l’Assemblée des représentants du peuple sur le projet de budget pour l’année 2018. Un signe  avant-coureur d’une nouvelle crise qui couve à l’intérieur de l ‘instance à la suite de l’élection du nouveau président Mohamed Tlili Mansri, un outsider dont la candidature a été soutenue par Ennahdha, Nidaa Tounes et l’UPL. D’ailleurs, les quatre candidats qui se sont illustrés par leur absence sont ceux qui ont postulé à la présidence.

La confirmation est venue du nouveau président qui, dans un entretien publié ce vendredi dans le journal la Presse, a affirmé avec beaucoup d’amertume que ses collègues ne lui adressent même pas la parole. « Ils ne décrochent même plus le téléphone lorsque je les appelle », a-t-il déclaré. « Quand je les ai convoqués pour une réunion du conseil, certains sont venus. Mais pour l’audition devant la commission, ils étaient tous conviés, sauf que personne n’est venu. Evidemment, lorsque mes collègues ne répondent pas présent à un rendez-vous aussi important, je sens de l’amertume », a-t-il notamment souligné. Un boycott en bonne et due forme quand on sait que certains membres avaient menacé de démissionner en cas d’élection de Mohamed Tlili Mansri qui selon eux n’est pas le candidat le mieux indiqué pour présider une instance de cette importance.

Pis, à part deux membres, les autres ne l’ont pas même pas félicité. Mansri se sent « blessé » par cette attitude inamicale. « Avant mon élection, nous travaillions en harmonie et il n’y avait aucun problème particulier. Soudainement, après mon élection, tout a changé. Si vous me demandez pourquoi, je vous dirai que je ne sais pas et qu’il faudrait leur poser la question à eux directement ». De ce fait, le nouveau président risque de se trouver isolé au sein du conseil et de connaitre le sort de son prédécesseur Chafik Sarsar qui a fini par jeter l’éponge. Chose que le nouveau président rejette pour le moment.

La polémique déclenchée par l’élection d’un nouveau président de l’Isie pose la question de la neutralité de ses membres et donc de son indépendance. A cela s’ajoutent les dissensions qui traversent le conseil de l’Instance et qui se font jour. Le fait que plusieurs membres ont postulé pour à la présidence en dit long sur la capacité du nouveau président à pouvoir gérer un groupe hétérogène.

La crise qui couve risque d’éclater en plein jour et d’entamer définitivement tout le processus. Les jours qui viennent seront cruciaux pour cette instance qui de l’avis de la plupart des partis et des observateurs n’est plus indépendante.

B.O

http://www.lapresse.tn/index.php?option=com_nationals&task=article&id=13...

Votre commentaire