Le nucléaire en Tunisie: c'est pour quand ?

Comme annoncé dans une précédente édition, nous allons vous parler de l'utilité du nucléaire en Tunisie

pour la production de l'électricité ainsi que du programme de son intégration dans notre Pays.

La production de l’électricité a été toujours marquée par le recours à des méthodes diversifiées, auxquelles sont associées les techniques classiques à des nouveaux dispositifs.

En effet, aux énergies thermiques, provenant en particulier du gaz naturel, gazoil…, et aux énergies renouvelables, composées notamment des énergies hydrauliques ainsi que celles éoliennes, s’ajoute, d’ores et déjà, l’énergie nucléaire comme ressource nécessaire pour la production de l’électricité.

En Tunisie, étant donnée que la première source pour la production de l’électricité est le gaz naturel et vu que le prix de cette matière ne cesse de s'alourdir (le prix s’est multiplié par 3 au cours de ces dernières années) face à une demande en électricité en accroissement permanent (la consommation d’électricité avoisinera les 30 milliards Kw heure d’ici 2020), on a opté à mettre en place un programme ambitieux pour réussir l’intégration du nucléaire dans le mécanisme à l’horizon 2020.

Un projet qui est en mesure, selon les prévisions, de nous permettre d’économiser quelque 500 millions de dollars durant la période 2020-2035, devront être affectés pour couvrir les coûts de la production de l’électricité.

C’est en novembre 2006 que le chef de l’Etat a donné instruction, lors d’un conseil ministériel, d’entamer les études nécessaires pour installer une station électro-nucléaire en Tunisie.

Une affaire qui a été confiée à la Société tunisienne d’électricité et de gaz (STEG) appuyée par une fructueuse collaboration du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique et technologique.

Du coup, une équipe de travail a été créée au sein de la STEG composée d’éminents cadres (ingénieurs, économistes, gestionnaires…) comme premier noyau de la future station, et des études ont été menés dans le dessein de définir le budget nécessaire pour accomplir ce projet ainsi qu’identifier les technologies et les équipements de pointe à introduire.

3 phases nécessaires

Trois principales phases marqueront le plan de mise en place de ladite station, dont la capacité est estimée à 7000 mégawatt.

La première phase, qui s’étalera sur une durée de 3 à 4 ans, est destinée à préparer un cadre propice pour une intégration adéquate du nucléaire dans le système électrique, et ce, à travers la conception d’un cadre législatif opportun, le choix judicieux du site qui abritera l’installation, la planification énergétique, le développement et le renforcement des ressources humaines…

La deuxième phase (3 ans) sera réservée à la préparation de l’appel d’offres (l’élaboration du cahier des charges, la définition des moyens de financement, la signature des contrats…). Quant à la troisième, elle sera consacrée à la construction et la mise en service de la station.

Au cours de cette phase, d’une durée minimum de 7 ans, l’effort sera orienté à finaliser les travaux du génie civil et l’installation des équipements électro-mécaniques outre le lancement des expériences en la matière.

Au titre de la première phase, la STEG a déjà entamé la préparation des études législatives et les contacts avec les parties prenantes, outre les travaux de topographies en vue de choisir le site qui abritera ladite station.

La STEG optera, dans ce sillage, à étudier la répartition de la population et les activités humaines caractérisant le site à choisir.

Sur un autre registre, elle est entrain d’élaborer le lexique de référence pour les études techniques et l’efficacité économique, qui sera révisé, avant fin 2008, par un expert de l’Agence internationale de l’énergie nucléaire (AIEN).

S’agissant du cadre institutionnel qui veillera à la bonne marche du projet et à la sécurité nucléaire, il est attendu, selon les recommandations de l’AIEN, que deux entités nationales, dotées de l’indépendance financière, soient créées et attachées directement à la plus haute autorité nationale.

La première entité œuvrera à la promotion du secteur de l’énergie nucléaire et à la coordination entre toutes les parties concernées par l’activité nucléaire à l’échelle nationale.

Quant à la deuxième, elle assurera la sécurité et le contrôle nucléaire puisqu’elle aura comme principales missions l’octroi, le refus ou le retrait des autorisations, le contrôle des édifices et des sites nucléaires…

Côté planification énergétique, l’effort est axé actuellement à l’initiation et la formation des cadres pour une meilleure maîtrise des programmes et logiciels mis en place par l’AIEN.

Toujours dans l’optique de renforcer et de promouvoir les compétences humaines affectées dans le projet, des stages et des ateliers de travail sont organisés en leur faveur aussi bien en Tunisie qu’à l’étranger.

Par ailleurs, cette équipe sera consolidée grâce au recrutement permanent d'universitaires et de spécialistes dans le domaine de l’ingénierie nucléaire.

E.M