« Le racisme nait au coin de la rue » : Attention à la dérive !

On épiloguera longtemps sur cette quart de finale qui apposé la Tunisie au pays organisateur la Guinée Equatoriale. On ne cesserait jamais de critiquer l’arbitrage, de s’en prendre au président de la CAF, Issa Hayatou, de crier à l’arrangement et au vol, mais cela ne devrait, en aucun, cas dépasser le cadre d’une compétition sportive.
Cela, ne devrait pas, non plus, aller jusqu’à faire assumer cette scandaleuse élimination au seul arbitre mauricien Rajindraparsad Seechurn, car il restait encore 30 minutes de prolongations ce dont a profité l’adversaire pour marquer le but de la victoire, par ailleurs régulier. On le savait déjà et on était prévenu à l’avance, le match était un matche piège, à hauts risques, puisqu’on allait jouer contre le pays organisateur, son public, son président, le président de la CAF et l’arbitre.
La fédération et l’entraineur ont accepté de jouer à Bata devant plus de 40.000 spectateurs surchauffés. Les joueurs n’étaient pas, psychologiquement, bien préparés et ils sont tombés dans la provocation. L’entraineur a commis, d’après les spécialistes et ils sont nombreux, plusieurs erreurs tactiques et techniques, dans le choix des joueurs et le coaching.
Certes, l’arbitre a sifflé, presque à sens unique, mais n’a ni annulé un but marqué ni refusé un penalty régulier. Combien d’occasions de buts, nos joueurs ont-ils créées ? Et combien de fautes ont-ils commises dans notre surface ?
Le match fait, maintenant, partie de l’histoire, et notre sport national n’est pas à un revers près. C’est, d’ailleurs, à l’image du climat politique et social qui règne dans le pays. Un climat délétère et une crise aiguë.
Toutefois, rien ne justifie ces manifestations de racisme et de rejet de l’autre, pour délit de faciès. La Tunisie, longtemps, terre d’hospitalité qui a donné son nom au continent auquel il appartient, l’Afrique, doit le rester.
Les quelques dépassements, écarts de langage, faits ou gestes, sont répréhensibles et condamnables. La société civile, les citoyens et les médias sont appelés à faire face à ce genre de manifestation, car le racisme nait, parfois, au coin de la rue.
Tous les citoyens originaires des pays africains frères et amis qui vivent parmi nous, sont nos frères et nos amis et doivent être traités en tant que tels. Ils n'ont rien à voir ni avec l'arbitre ni avec la CAF.
Rappelons-nous, ce penalty régulier refusé au Nigeria, dans son fief, le 13 février 2000, lors de la série des tirs aux buts de la finale de la Coupe d'Afrique des Nations, contre le Cameroun par un arbitre...tunisien, Mourad Daami. Le Nigeria, c'est 130 millions d'habitants. Attention à la dérive !
B.O.