Le SOS de Béji Caid Essebsi à l’Europe pour soutenir la Tunisie
« Huit ans après, on ne voit pas encore le jour ». C’est l’amer constat fait par le président de la république Béji Caid Essebsi devant la délégation de la commission européenne conduite par le Commissaire européen à la Politique européenne de voisinage et aux Négociations d'élargissement, Johannes Hahn. Dans un ton marqué par la tristesse et la désolation, le chef de l’Etat a parlé le langage de la vérité, comme il ne l’a jamais fait auparavant. La Tunisie est une jeune démocratie. « Mais la démocratie ne se décrète pas, ça se pratique. En quatre ans on ne peut pas asseoir une démocratie », a-t-il dit. « Mais il faut commencer. Nous nous sommes trouvés dans une situation, je ne dirais pas inédite, mais qu’il faut gérer…et j’ai pris ce risque… ».
Selon lui, « notre situation économique est mauvaise ». Elle est le résultat d’une accumulation d’erreurs des différents gouvernements qui répondaient aux attentes des gens par des crédits qui devaient, en principe, aller aux investissements et à la création des richesses… ». Béji Caid Essebsi a parlé d’un déficit culturel en matière de démocratie. « N’est pas démocrate qui le prétend », a-t-il lancé, avant d’ajouter « nous manquons de culture démocratique ». La situation économique est difficile, ce qui fait qu’il ne peut y avoir de démocratie quand les gens ne travaillent pas. « Des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur attendent depuis 7 et 8 ans sans trouver de l’emploi. Ils appartiennent en général aux régions de l’intérieur qui ont longtemps été marginalisées parce que les anciens plans de développement ont favorisé la vitrine, entendre les régions côtières.
Le chef de l’Etat a mis les Européens devant leurs responsabilités. « Si vous voulez que la Tunisie s’en sorte, il lui faut un soutien particulier, car si la Tunisie s’en sort de ce guêpier, c’est dans l’intérêt de l’Europe et dans l’intérêt du monde démocratique ».
Un véritable SOS lancé à Europe pour soutenir la Tunisie
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