L'économie de la Tunisie, entre la réalité objective et querelles politiques

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"La situation économique en Tunisie entre la réalité objective et les querelles politiques", c'est le thème de la conférence qu'a donnée, le samedi 12 octobre à la cité des sciences de Tunis, le professeur Ali Chebbi.

L'éminent professeur d'économie s'est penché sur un certain nombre de points, les uns plus importants que les autres. A savoir la relation entre économie et politique; le rôle fondamental de la politique économique au cours de la période de transition; la violence comme principale entrave à une transition lisse; et la méthodologie d'évaluation économique au cours de la transition démocratique.

Pour M. Chebbi, la relation entre économie et politique est évidente, mais pas dans tous les sens du politique. Sans politique économique on ne peut pas parler de politique et le fait d'utiliser l'économie comme un outil de guerre politique conduit à la dilapidation de l'argent public et à la paralysie, entre autres, de certains secteurs économiques...

Le Pr s'est attardé sur le rôle fondamental de la politique économique au cours de la période de transition. Il a évoqué des conditions économiques initiales très difficiles (chômage, activités paralysées, secteurs sinistrés, tensions inflationnistes, marché noir)

"Les Réformes économiques sont d’autant plus douloureuses que les parties prenantes et surtout l’élite se détachent de leur rôle fédérateur, d’encadrement et de communication durant la transition, et les aspirants au pouvoir se présentent plutôt comme contrainte à la transition", a-t-il lancé.

M. Chebbi évoque aussi la violence qui est le facteur le plus important qui perturbe le processus de transition et pouvant se traduire par l’une des formes suivantes: Crime politique, violence verbale portant atteinte au prestige des institutions et donc à l'Etat...

Le problème du chômage demeure, selon lui, le principal défi de la Tunisie post-révolution. Il devrait être la préoccupation de toutes les parties prenantes: patronat, gouvernement et syndicat, car "il n’est traitable que dans la perspective d’un modèle de développement faisant objet de consensus national".