"Les accords avec la Libye et la Tunisie sont cruels, coûteux et inefficaces" (Amnesty International)
En deux jours, des centaines d’embarcations de fortune sont arrivées sur l’île de Lampedusa, en Italie. Plus de 6 000 personnes étaient présentes à bord. Face à ce nouveau drame, la réponse des autorités italiennes est très insuffisante. Tout comme la solidarité européenne.
Un nourrisson âgé de cinq mois seulement a perdu la vie au large de Lampedusa, dans la confusion des opérations de débarquement menées par les garde-côtes italiens. Sa mère, une mineure guinéenne, a été sauvée avec les 45 personnes avec lesquelles elle voyageait sur une embarcation partie de Sfax, en Tunisie.
L’agitation était telle à Lampedusa ces dernières heures que l’attention s’est vite déportée de ce drame : en deux jours, plus de 6 000 personnes sur plus d’une centaine d’embarcations ont débarqué sur l’île par leurs propres moyens ou avec l’assistance des garde-côtes.
Ces personnes proviennent pour la plupart de pays subsahariens. Nombre d’entre elles sont mineures.
Elles sont parties depuis la Libye, touchée récemment par le cyclone Daniel, et surtout depuis la Tunisie.
La Libye et la Tunisie ont conclu avec l'Europe des accords portant sur les flux migratoires. En 2017, l'Italie et la Libye ont signé un mémorandum d’accord sur la coopération dans le domaine du développement, de la lutte contre l'immigration illégale, le trafic d'êtres humains et la contrebande et sur le renforcement de la sécurité aux frontières.
Ainsi, depuis six ans, l'Italie et l'Union européenne offrent des financements, des ressources et des formations aux garde-côtes libyens qui, en retour, interceptent les personnes exilées et les renvoient vers des lieux où elles subissent systématiquement des violations des droits humains, telles que des actes de torture, des violences et des viols.
En juillet 2023, l'Union européenne a signé un accord similaire avec la Tunisie de Kaïs Saïed.
Depuis le début de l'année, les autorités ont durci la répression contre toute forme d’opposition politique et incité à la discrimination contre les personnes exilées. Depuis des mois, en Tunisie, les personnes originaires d’Afrique subsaharienne sont victimes de violences, d’agressions, d’expulsions sommaires, d’arrestations arbitraires et elles sont renvoyées dans le désert.
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