Les basses pratiques de notre secte politique !

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Il  y a dans le discours et les interventions  de certains acteurs de la scène politique tunisienne, députés, gouvernement et opposition,  une bassesse, une suffisance  et une violence similaire à celles que nous reprochons aux plus barbares et aux plus sectaires.

Dans cette ambiance sociale délétère où les commentaires les plus obscènes et les plus abjectes polluent les réseaux  sociaux et  où nos politiciens de tous bords se torchent d’insultes, de dénigrement, d’arrogance et d’irrespect,  le niveau des débats publics n’a jamais atteint une bassesse aussi criarde et aussi flagrante.

Une  bassesse inacceptable qui discrédite nos  politiciens qui se veulent démocrates et porte-drapeaux des grandes valeurs d’intégrité et d’honneur et dont les discours sont  inaudibles du fait de la défiguration des  combats idéologiques et d’idées en combats d’égos et de nombrilisme béat.

Le constat est amer. Les débats sont  largement en-dessous des enjeux majeurs et ne répondent en aucun cas aux attentes des Tunisiens. Des débats terriblement pauvres et partisans. Aucune proposition innovante  pour sortir de la crise économique, aucune stratégie alternative ,  non respect total des promesses électorales sur l’emploi, aucune vision  claire pour le  développement régional, pas de mesures concrètes pour  lutter contre la cherté de la vie, un  clientélisme toujours aussi présent, une insécurité grandissante et une menace terroriste sérieuse alors que nos hommes politiques s’évertuent à offrir  un  piètre spectacle où la grandeur et la noblesse des principes a laissé la place à la bassesse des pratiques.

Les Tunisiens sont écœurés. Ils affrontent seuls les difficultés de la crise, ils s’inquiètent  de l’avenir de leur pays alors que les politiques mènent un combat de coqs sans réflexion, sans référence, sans vision, sans valeurs, sans respect de la déontologie et sans règles.

L’hypocrisie et la suffisance de la nouvelle caste politique  apparaissent au grand jour, les fondements d’une Tunisie moderne, prospère et démocratique sont  violés  et  les Tunisiens sont confrontés à l’extrémisme, à la paupérisation et à une crise sans précédent alors que ses élites politiques s’engouffrent de plus en plus dans des  trajectoires carriéristes et partisanes. La Tunisie est victime de ses élites et elle  fait face à une
offensive coordonnée qui vise ses valeurs, sa stabilité, son héritage, ses acquis, son patrimoine et sa splendeur. C’est une véritable croisade d’une petite caste contre un peuple en entier.  

Les partis politiques au pouvoir et de l’opposition  ainsi que certaines organisations nationales  sont  passées  maitres dans l’art de   l’instrumentalisation de la population et rivalisent de mensonges, d’hypocrisie et d’amnésie  pour noyer les vraies revendications et les vraies préoccupations des Tunisiens. Mais combien de temps encore vont-ils  accepter cette irresponsabilité et cette mascarade ?

Faire commerce  de la détresse et de la misère humaine,  articuler ses postures sur le refus catégorique de l’autre, se vanter de son intolérance, faire valoir la force des mains à la place de la force des mots, caresser ses propres égos, marchander son militantisme et se servir du pays ou lieu de le servir  sont hélas le lot de bassesses grossières et impardonnables d’une secte politique plus prompte à la puanteur d’un  combat qu’à la noblesse d’un débat.

Jalel JEDDI