Les difficultés vécues par l'auteur de la tuerie de Bouchoucha...

Les difficultés vécues par l'auteur de la tuerie de Bouchoucha...
 
 
Juste après la pénible tuerie de la caserne militaire de Bouchoucha, au Bardo, le porte-parole du ministère de la Défense a insisté sur le caractère isolé de cet acte, sans aucun rapport avec une quelconque opération terroriste, comme certains mouvements terroristes essayent de se l'approprier.
 
Vivant seul, venant de perdre ses parents adoptifs et dernièrement divorcé d'une collègue, la seule source qui peut éclairer l'opinion publique sur la réalité et le vécu de Mehdi Jemaï, le caporal auteur de cette tuerie, est la personne la plus proche de lui, son voisin et compagnon de toujours, Abderrazak Arfaoui qui le côtoyait au quotidien.
 
Dans une interview qu'il vient de livrer au journal «Assarih» et parue aujourd'hui, cet ami intime de Mehdi Jemaï a donné des détails révélateurs sur les raisons qui ont poussé ce dernier à accomplir cet acte.
 
Il déclarera que son ami meurtrier a vécu seul ces derniers temps en raison du décès de ses parents adoptifs, son père depuis deux ans et dernièrement sa mère ; ce qui l'a profondément touché. A cela s'ajoutera son divorce avec sa femme, laissant une petite fille de quatre ans.
 
Et avec le divorce, ses engagements financiers insupportables et douloureux à payer la pension alimentaire, chose qu'il n'arrivera pas à honorer et qui lui coûtera une peine de prison.
 
Toujours selon cet ami intime, et lorsque tout s'acharne sur lui, Mehdi Jemaï vient d'apprendre sa mutation à l'intérieur du pays suite à cette condamnation et par conséquent interdit de port d'arme.
 
A peine trois jours qu'il vient de quitter la prison, il va se trouver obligé de vendre sa voiture, une «Kangoo», afin de pouvoir payer la pension. Une malédiction qui va le pourchasser jusqu'au matin de cette attaque meurtrière, lorsqu'il sera empêché de voir sa fille, après une absence de six mois. C'était la goutte qui a fait déborder le vase...
 
Son ami précisera, lors de cette interview, qu'il avait remarqué un changement bizarre les deux derniers jours avant la tragique attaque dans le comportement du meurtrier qui se sentait furieux et  affligé par ce sort. Et en essayant de le joindre le matin du drame, il a trouvé son téléphone portable hors connexion et apprendra un peu plus tard ce qu'il vient d'accomplir à la caserne de Bouchoucha.
 
Abderrazak Arfaoui insistera sur le fait que Mehdi Jemaï n'a jamais eu un rapport quelconque avec les extrémistes religieux, les salafistes ou le groupuscule Okba Ibn Nafaâ, qu'il était bon vivant et s'adonnait même à la dive bouteille. Quant aux accusations portées par son ex-femme, une collègue militaire, contre lui sur des réunions avec des salafistes qui se tenaient chez lui, elles ne visaient qu'à l'embourber davantage et l'impliquer dans des affaires de terrorisme pour s'en débarrasser, affirmant qu'il est témoin de l'innocence de son ami dans sa soi-disant implication dans des activités  terroristes. 
J. B. A.