Les Douz Doc Days 2014: Un festival haut en couleur !

Les Douz Doc Days 2014: Un festival haut en couleur !

 

Véritable mixture entre le désert et l’oasis, Douz, surnommé aussi la "porte" du Sahara, a mis les petits plats dans les grands pour accueillir, pour la 4 ème année, "les journées du film documentaire de Douz", du 11 au 18 octobre courant. Il faut dire que le cadre s'y prêtait à merveille: un paysage splendide à couper le souffle.
 
Mis à part une organisation parfaite, l'on a assisté à une présence remarquable de jeunes participants avec leurs films ou leurs expositions photographiques. Idem pour des étudiants dans le domaine cinématographique qui ont, de leur coté, participé aux travaux de différents ateliers de production.

C'est que la formation et l’accompagnement des jeunes étaient aussi l’une des finalités de ce festival créé et présidé par Hichem Ben Ammar, qui a expliqué que les objectifs de ce festival sont culturels, tout en espérant que les Douz Doc Days rayonnent dans toute la région du sud et que ce festival soit un grand rendez-vous international dans l’avenir.
 
L’infatigable Ons Kammoun, enseignante universitaire depuis 2004 à l’Institut Supérieur des Beaux-Arts de Tunis et entre autres à l’Institut Supérieur des Arts et Métiers de Gabès, espère voir ce festival gagner encore en notoriété et drainer une kyrielle d'artistes de par le monde. Elle qui fut organisatrice et programmatrice de la 1ère édition du Festival du Cinéma de l’Environnement à Gabès, et cette fois-ci coordinatrice générale de la 4ème édition des Douz Doc Days.

Le public était venu en nombre assister à la projection des films, aussi bien ceux en compétition que ceux hors compétition. Et les débats qui ont suivi les projections étaient aussi riches qu'intéressants. A savoir le débat autour du film « Gabès Labes » moyen métrage de Habib Ayeb  hors Compétition et « Un Retour » long métrage en compétition de Abdallah Yahya, ces deux films ont été projetés le soir du 17 octobre avec « Au creux de la vague » de Salah Jday en compétition  et « Gaza calling » hors compétition de Nahed Awad.

Le Droma d’or long métrage: «Le visage de Dieu» de Bahram Aloui
   
En guise de clôture des festivités, l'on a eu droit à une séance de "Jehfa". Il s'agit, selon la tradition locale, du transport de la mariée sur le chameau vers la maison de son mari. C'est ainsi qu'un cortège symbolique de Jehfa a démarré du centre-ville de Douz vers le musée du Sahara, lieu de cérémonie de clôture.

Dans la joie et l'allégresse, participants et invités ont accompagné le cortège (tabala, zokra et cavaliers) avec les applaudissements et les youyous poussés par les jeunes filles.

L’annonce de résultats s’est déroulée dans une ambiance très décontractée. Des projections de courts métrages réalisés par les jeunes de Douz. Une belle histoire d’amour a été racontée à la « Fdawi » par Salah Souii, un homme de théâtre douzois dont la présence et l'aura ont attiré l’attention des présents à la cérémonie.
 
Le groupe musical sénégalais Mamma Africa était aussi au rendez –vous. Le son du tambour et autres instruments musicaux de ce groupe nous ont permis de vivre pleinement la cérémonie et sentir notre appartenance géo-historique à l’Afrique.

Douz, Carrefour historique entre l’Afrique subsaharienne et la Méditerranée, a vécu une belle sensation qui n'a pas manqué de nous transporter cette fois au-delà du Sahara.

Récompenses du Douz Doc Days 2014
 
-Prix mention spéciale: «Fatma» de Amer Ghiloufi  
-Prix spécial jury:  « Mongi Ya Aicha » de Nader Ayache  
-Dromad’or court métrage: «condamnés à l’espoir» de Youssef Ben Ammar

Longs métrages:

-Droma d’or long métrage: «Le visage de Dieu» de Bahram Aloui  
-Prix spécial Jury: « Warda » de Mohamed Jemni


Bien que ces résultats aient surpris certains participants, il y a lieu de reconnaître que tout le monde était satisfait de l’organisation. « L'objectif quand on participe avec son film dans un festival, ce n'est pas d’avoir un prix mais plutôt de s’ouvrir sur le monde », lance, hilare, un jeune réalisateur.
 
En définitive, ce festival fut un moment de pur bonheur et de communion. D'ailleurs, le Directeur du festival Hichem Ben Ammar et Ons Kammoun n'ont pas caché leur satisfaction. Tous les deux aspirent à « stimuler la production de films sur le sud tunisien en regroupant les cinéastes originaires du sud, afin de donner une certaine visibilité à leurs films ». La grande majorité du public quant à lui souhaite revivre l'année prochaine la même expérience.

Maha Abdelhamid