Les élections municipales dans le doute !

Les élections municipales dans le doute !

 

Après moult concertations entre l’ISIE d’une part et le gouvernement et les partis politiques de l’autre, il a été décidé d’organiser les premières élections municipales le 17 décembre 2017. Une première date a été auparavant suggérée, celle du 26 novembre, tandis que certains partis proposaient le report du scrutin au mois de mars 2018.

Or, il semble que les conditions nécessaires ne soient pas encore réunies pour assurer le déroulement du scrutin à la date prévue. Au vu de la lenteur des préparatifs, il serait pratiquement impossible de pouvoir respecter cette échéance. La Commission de l’organisation de l’administration et des affaires des forces porteuses d’armes n’a pas encore achevé l’examen du Code des collectivités locales et a, même, décidé de le reporter au début du mois de septembre prochain. Selon le président de la Commission, Mohamed Naceur Jebira de Nidaa Tounès, « la décision a été motivée par le planning beaucoup trop chargé de l’Assemblée. En effet, jusqu’à fin juillet, l’ARP vivra au rythme de séances plénières pour voter des projets de loi, dont certains « revêtent un caractère d’urgence », rapporte le journal la Presse dans son édition de dimanche 16 juillet. Et même si ce Code de 360 articles est adopté dès l’ouverture de la nouvelle législature, un délai de six mois sera nécessaire pour qu’il entre en vigueur. Plus d’une dizaine de décrets d’application doivent, en effet, être promulgués pour assurer sa mise en application.

Toujours selon la Presse, le président de la commission « ne cache pas son scepticisme quant à la date du 17 décembre 2017. « Je crois, a-t-il assuré qu’il n’est pas possible d’organiser des élections sans que le chapitre 7 de la Constitution n’entre en vigueur ». Même son de cloche chez le rapporteur adjoint de la commission, Khaoula Ben Aicha du groupe « Al Horra », qui pense qu’il « est plus sage de reporter ces élections à une date ultérieure ».

Le Code des collectivités locales n’est pas l’unique raison qui pourrait amener l’Isie à reporter la date des élections. Les nouvelles communes créées par le gouvernement ne sont pas encore prêtes. Certaines d’entre elles n’ont pas de locaux, ni personnel, ni budget. Tout comme les antennes régionales du Tribunal administratif qui, à leur tour, ne sont pas encore installées et le recrutement annoncé des juges n’est pas encore fait. A tout cela, il faut ajouter la lenteur relevée au niveau des inscriptions dans les listes électorales. A ce jour, et à moins d’un mois de la date butoir, on enregistre quelque 180.000 nouveaux inscrits seulement sur trois millions non-inscrits.

Face à cette situation, l’Isie risque de se trouver dans de mauvais draps et poussée à reporter l’échéance à l’année prochaine.

Il est à rappeler que les élections municipales étaient, au départ, annoncées pour le 20 mars 2016. Elles ont été reportées une première fois au mois de mars 2017 pour être, finalrment, fixées au 17 décembre 2017.  Et à ce rythme-là, elles risquent d’être reportées après la présidentielle et les législatives de 2019, comme le souhaitent certains partis politiques!

B.O

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