Les Etats s’engagent à protéger les enfants des pires formes de travail

Les Etats  s’engagent à protéger les enfants des pires formes de travail

Avec le dépôt, mardi, des instruments de ratification du Royaume de Tonga, la Convention 182 sur les pires formes de travail des enfants a obtenu la ratification de tous les Etats membres (187) de l'OIT.

« Cette ratification reflète un engagement mondial selon lequel les pires formes de travail des enfants, telles que l’esclavage, l’exploitation sexuelle, l’utilisation des enfants dans les conflits armés ou d’autres travaux dangereux ou illicites qui compromettent la santé, la moralité et le bien-être psychologique des enfants, n’ont pas leur place dans notre société », a déclaré le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder.

Selon lui, cette ratification signifie que « tous les enfants jouissent désormais d’une protection juridique contre les pires formes de travail des enfants ».

L’OIT estime à 152 millions le nombre d’enfants qui travaillent, dont 73 millions dans des travaux dangereux. 70% de l’ensemble du travail des enfants concernent l’agriculture et sont essentiellement liés à la pauvreté et aux difficultés de leurs parents à trouver un travail décent.

Les gouvernements doivent agir à présent

Pour la Secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale, Sharan Burrow, la ratification est un évènement historique qui rappelle l’importance des normes de l’OIT et la nécessité d’apporter des solutions multilatérales aux problèmes mondiaux.

 « Cette Convention prend position contre les formes extrêmes de travail des enfants et crée une voie vers l’élimination de tous le travail des enfants.  Mais les gouvernements doivent jouer leur part :  … investir dans l'éducation, le travail décent pour les adultes et l'inspection du travail pour lutter contre le travail des enfants », a néanmoins souligné Mme Burrows.

Elle a exhorté les gouvernements à mettre en place des règles permettant une diligence à travers l’ensemble des chaines d’approvisionnement, afin d’identifier et d’éliminer le travail des enfants.  

« Aucun enfant de devrait se faire voler son enfance », a affirmé Mme Burrows, appelant tout un chacun à s’engager afin de veiller à ce les enfants aient une enfance, une éducation, des opportunité et de l’espoir. 

Une préoccupation centrale de l’OIT 

La Convention 182 demande la prohibition et l’élimination des pires formes de travail des enfants, y compris la traite des êtres humains, l’utilisation des enfants dans la prostitution, la pornographie et les activités illicites telles que le trafic de drogue, et les travaux dangereux. 

Elle est l’une des huit conventions fondamentales de l’OIT, qui couvrent l’abolition du travail des enfants, l’élimination du travail forcé, l’abolition de la discrimination liée au travail, et les droits à la liberté syndicale et à la négociation collective. 

Le travail des enfants est une préoccupation centrale de l’OIT depuis sa création en 1919 et figure au cœur de l’un des plus grands programmes de coopération au développement de l’agence onusienne : le Programme international pour l’abolition du travail des enfants (IPEC+) qui soutient plus d’une centaine de pays sur tous les continents.

Des progrès qu’il faut préserver 

L’incidence du travail des enfants et de ses pires formes a reculé de près de 100 millions (40%) entre 2000 et 2016, à mesure que les taux de ratification de la Convention 182 et de la Convention 138 (sur l’âge minimum) augmentaient et que les pays adoptaient des lois et des politiques efficaces. 

Les progrès ont marqué le pas ces dernières années, en particulier dans la tranche d’âge la plus jeune (5 à 11 ans) et dans certaines zones géographiques. 

L’OIT s’inquiète que la pandémie de Covid-19 entraine l’annulation des progrès réalisés dans ce domaine, conduisant à une augmentation du travail des enfants pour la première fois en 20 ans, si des mesures appropriées ne sont pas prises. 

La ratification universelle de la Convention 182 intervient quelques mois seulement avant le début de l’Année internationale de l’élimination du travail des enfants en 2021, qui sera dirigée par l’OIT en collaboration avec ses partenaires. Son but est de sensibiliser à cette question et d’accélérer le rythme des progrès.
 

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