Les hôteliers dénoncent les menaces des syndicats

 Les hôteliers dénoncent les menaces des syndicats

 

La tension est à son comble entre la Fédération Tunisienne de l’Hôtellerie et l’UGTT.

Les communiqués, très virulents émis par la Fédération générale des industries alimentaires, du tourisme, de l’artisanat et du commerce relevant de l’UGTT dans lesquels elle a accusé les hôteliers d’être des profiteurs qui ont profité des attentats terroristes pour refuser toute augmentation salariale et les menaces d’une grève de trois jours durant laquelle l’accès aux hôtels sera interdit aux étrangers, a encore mis de l’huile sur le feu.

Ces développements ont obligé la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH), de réunir les membres de son Conseil national ce samedi 10 septembre 2016 pour examiner la situation dans le secteur et décider des mesures à prendre face à la menace de la grève qui peut constituer un coup fatal au tourisme tunisien.

Suite à cette réunion virulente, la FTH a édité le communiqué dont voici la teneur :

1 –Le secteur hôtelier vit une crise économique et financière depuis 2011 qui a gagné en acuité au cours de l’année 2015 suite aux trois attentats terroristes qui ont fini par mettre les activités à plat, chiffres officiels du ministère du Tourisme et de l’Artisanat et de la Banque centrale de Tunisie à l’appui.

Quant à la récente amélioration des activités du secteur, elle a été enregistrée juste durant un mois sur toute une année, ce qui ne peut être considéré comme étant une reprise du secteur pouvant compenser les pertes énormes endurées durant les cinq dernières années.

2 –L’apparition de mouvements syndicaux imprévus au cours des dernières semaines réclamant des augmentations des salaires des employés dans le secteur hôtelier alors que toutes les parties, y compris celles syndicales, étaient conscientes de la conjoncture difficile traversée par le secteur qui ne peut octroyer une augmentation salariale au titre de l’année 2015.

3 –L’escalade inhabituelle contenue dans les communiqués et les déclarations prônant, toutes, un langage agressif et dénigrant envers les patrons des unités hôtelières allant jusqu’à recourir aux menaces, déviant de la démarche du dialogue auquel elles appellent juste dans les paroles et non dans les faits concrets.

4 –L’absence de clarté dans la position de la partie syndicale envers le secteur touristique qui fait vivre des centaines de milliers de travailleurs et travailleuses. En effet, d’un côté, elle appelle le gouvernement à mettre à exécution les mesures prises depuis le 29 juin 2015 pour sauver le secteur touristique et, de l’autre, elle revendique l’augmentation salariale sous prétexte de la détérioration du pouvoir d’achat des mêmes travailleurs.

Or, il s’agit là d’un fait indépendant de la volonté des patrons des hôtels qui sont, eux aussi, victimes de la cherté des produits de consommation et autres, ce qui leur cause de grandes pertes dans leurs tractations avec les agences de voyages internationales.

Autrement dit, il aurait été plus logique de réclamer au gouvernement de jouer son rôle dans la compression des prix et leur maîtrise afin que le travailleur et l’entreprise en soient épargnés.

5 –L’exercice de multiples pressions sur la Fédération tunisienne de l’hôtellerie afin de l’obliger à négocier le volet des augmentations des salaires au titre de l’année 2015, à commencer par le port du brassard rouge par tous les employés des hôtels du 29 au 31 juillet dernier avant d’adresser un télégramme avec menace de débrayage et, dernièrement, un autre télégramme de préavis de grève pour les 17 et 18 septembre courant, alors que les négociations sont en cours.

Ainsi et au vu de toutes ces considération, les membres du Conseil national de la FTH :

-soutiennent totalement la position de la délégation négociant au nom de la FTH et mentionnée dans le PV de la séance du mardi 6 septembre courant au siège du ministère des Affaires sociales

-expriment leur rejet total de toute forme de menace, de déformation de la réalité dans le secteur et assure que ces méthodes ne terrorisent pas la Fédération de l’hôtellerie et de ses adhérents et ne servent en rien les fondements du dialogue basé sur le respect mutuel et l’esprit de responsabilité pour faire face à la situation dans ce secteur sinistré

-attirent l’attention sur la gravité de la décision annoncée pour une grève nationale et font assumer à la partie syndicale toute détérioration du climat social au sein des unités hôtelières avec tout ce que cela peut entraîner comme approfondissement de la crise pouvant aller jusqu’à l’incapacité de payer les salaires et les primes des travailleurs dès le mois en cours

-reconnaissent que la grève est un droit constitutionnel et affirment que le travail est un droit inaliénable tout en dénonçant le contenu du télégramme pour la grève prônant l’interdiction d’entrée aux étrangers dans les hôtels et en faisant assumer à l’Etat tunisien la responsabilité de la protection des hôtes de la Tunisie tout en leur fournissant les prestations nécessaires à leur séjour parmi nous

-encouragent les travailleurs dans le secteur hôtelier et leur adressent leur considération pour leur sens de la responsabilité, de la raison et de la patience dont ils font preuve quant à la situation dans le secteur devenu un fardeau pour les entreprises où ils exercent, surtout en l’absence de la concrétisation des mesures promises par le gouvernement.

-enregistrent la disposition de l’organisation patronale des hôtels pour entrer dans un nouveau round de négociations loin des menaces tout en prenant en considération la conjoncture difficile du secteur et en rendant les articles de la convention collective des hôtels compatibles avec la réalité du secteur afin de le sauver et de lui faire retrouver sa dynamique dans l’intérêt des travailleurs, des entreprises et de l’économie tunisienne

-annoncent la tenue d’une conférence de presse qui sera consacrée aux derniers développements et ce le mercredi 14 septembre 2016 à midi à l’Hôtel Le Belvédère – Tunis.

 

 

 

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