Les JCC 2025 consacrent le cinéma du Sud : l’Égypte triomphe avec The Stories

Le film égyptien The Stories du réalisateur Abu Bakr Shawky a remporté le Tanit d’or du long métrage de fiction lors de la 36ᵉ édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC). Le palmarès a été dévoilé samedi soir au Théâtre de l’Opéra de Tunis, au terme d’une semaine intense de projections et de débats (13–20 décembre).
■ The Stories sacré Tanit d’or : l’Égypte à l’honneur
Avec The Stories, Abu Bakr Shawky signe une œuvre saluée pour sa force narrative et son écriture visuelle, offrant à l’Égypte la plus haute distinction du festival. Le Tanit d’argent a été attribué à My Father’s Shadow du Nigérian Akinola Davies Jr, également lauréat du Prix Tahar Chériaa de la meilleure première œuvre, tandis que le Tanit de bronze est revenu à Sink du Jordanien Zain Duraie.
■ Un palmarès marqué par la diversité africaine et arabe
Cette édition des JCC a mis en lumière la richesse et la pluralité des cinémas du Sud, à travers des œuvres venues d’Afrique et du monde arabe, mêlant récits intimes, enjeux sociaux et recherches esthétiques audacieuses.
■ Kaouther Ben Henia et Amel Guellaty distinguées côté tunisien
Le Prix d’honneur du jury a récompensé le film tunisien The Voice of Hind Rajab de Kaouther Ben Hania, tandis que le Prix du public a été attribué à Where the Wind Comes From d’Amel Guellaty, qui a également remporté le Prix du meilleur scénario, confirmant la vitalité du cinéma tunisien sur la scène régionale.
■ Interprétations et créations artistiques au cœur des récompenses
Les prix d’interprétation ont distingué Saja Kilani (The Voice of Hind Rajab) pour la meilleure interprétation féminine et Nawwaf Aldaferi (Hijra) pour la meilleure interprétation masculine.
Sur le plan artistique, Assem Ali a reçu le Prix du meilleur décor pour My Father’s Scent (Égypte). Le film tchadien Diya a été doublement primé pour le meilleur montage (Guillaume Talvas) et la meilleure musique (Afrotronix), tandis que le Prix de la meilleure image est revenu à Miguel Ioann Littin Menz pour Hijra (Arabie saoudite).
■ Le documentaire et le court métrage en pleine vitalité
Dans la compétition des longs métrages documentaires, le Tanit d’or a été décerné à Liti Liti du Sénégalais Mamadou Khouma Gueye, suivi de The Lions by the River Tigris de l’Irakien Zaradasht Ahmed (Tanit d’argent) et de On the Hill du Tunisien Belhassen Handous (Tanit de bronze). Une mention spéciale a été attribuée à Notre Semence d’Anis Lassoued.
En courts métrages, 32 B de l’Égyptien Mohamed Taher a remporté le Tanit d’or, devant Coyotes du Palestinien Said Zagha et She’s Swimming de la Libanaise Liliane Rahal, avec des mentions spéciales pour Le Fardeau des ailes de Rami Jarboui et Café ? de Bamar Kane.
■ Premières œuvres : la relève du cinéma du Sud confirmée
Dans la compétition Première œuvre, My Father’s Shadow d’Akinola Davies Jr a décroché le Prix Tahar Chériaa, tandis que le Prix TV5 Monde a été attribué à Cotton Queen de la réalisatrice soudanaise Suzannah Mirghani, salué pour son regard sensible sur les trajectoires féminines dans un contexte social fragmenté.
Le Prix Ciné-Promesse est revenu à Pierre-Feuille-Ciseaux de la Tunisienne Cherifa Benouda, avec des mentions pour Was Never Her Choice de Marguerita Nakhoul et Chercher Abbas Saber de Dina Hassan Aboelea.
■ Les JCC, un carrefour incontournable des cinémas engagés
Fondées en 1966, les Journées cinématographiques de Carthage demeurent le plus ancien festival dédié aux cinémas arabe et africain. Avec plus de 200 films issus de 44 pays, cette 36ᵉ édition confirme le rôle des JCC comme espace majeur de dialogue, de création et de résistance culturelle, fidèle à un cinéma d’auteur engagé et profondément ancré dans le réel.
Avec TAP
Votre commentaire