Les noms des victimes Palestiniennes hanteront à jamais la conscience des normalisateurs tunisiens

 Les noms des victimes Palestiniennes hanteront à jamais la conscience des normalisateurs tunisiens

La journaliste Amira Hass a publié hier dans le Haaretz un article intitulé "Des vies à Gaza effacées : Israël anéantit volontairement des familles entières", accessible en entier sur le site de l'AURDIP, dont voici un extrait :

Les membres de la famille abu al Ouf qui ont été tués sont: Le père Ayman, médecin interne à l'hôpital Shifa, et ses deux enfants: Tawfiq, 17 ans, et Tala, 13 ans. Deux autres femmes de la famille ont également été tuées - Reem, 41 ans et Rawan, 19 ans. Ces cinq corps ont été retrouvés peu de temps après le bombardement. Les corps de huit autres membres de la famille Abu al Ouf n'ont été retirés des ruines que le soir, et ils sont: Subhiya, 73 ans, Amin, 90 ans, Tawfiq, 80 ans, et sa femme Majdiya, 82 ans, et leur parent Raja (mariée à un homme de la famille Afranji) et ses trois enfants: Mira, 12 ans, Yazen, 13 ans et Mir, 9 ans.

Au cours du raid aérien sur ces bâtiments, Abir Ashkontana a également été tuée, 30 ans, et ses trois enfants: Yahya, 5 ans, Dana, 9 ans, et Zin, 2 ans. Dans la soirée, les corps de deux autres filles ont été retrouvés: Rula, 6 ans , et Lana, 10 ans. Le rapport du centre palestinien ne mentionne pas si ces deux enfants sont les filles d'Abir.

Dans les deux bâtiments voisins, 19 membres de la famille Al-Qolaq ont été tués: Fuaz, 63 ans et ses quatre enfants; Abd al Hamid, 23 ans, Riham, 33 ans, Bahaa, 49 ans et Sameh, 28 ans, et sa femme Iyat, 19 ans. Leur bébé Qusay, âgé de six mois, a également été tué. Une autre femme de la famille élargie, Amal Al-Qolaq, 42 ans, a également été tuée et trois de ses enfants ont été tués: Taher, 23 ans, Ahmad, 16 ans, et Hanaa, 15 ans. Les frères Mohammed Al-Qolaq, 42 ans, et Izzat, 44 ans, ont également été tués, ainsi que les enfants d'Izzat: Ziad, 8 ans, et Adam, trois ans. Les femmes Doa'a Al-Qolaq, 39 ans, et Sa’adia Al-Qolaq, 83 ans, ont également été tuées. Dans la soirée, les corps de Hala Al-Qolaq, 13 ans, et de sa sœur Yara, 10 ans, ont été sauvés de sous les décombres. Le rapport du centre palestinien ne mentionne pas qui étaient leurs parents et s'ils ont également été tués dans l'attentat.

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Les noms de ces victimes hanteront à jamais la conscience des normalisateurs tunisiens et des partisans de la normalisation.

Je pense à plusieurs épisodes récents de la lutte contre la normalisation en Tunisie, en particulier à la poste tunisienne prise en flagrant délit de normalisation avec la poste israélienne le 1er février 2020. Le 4 février, le président, directeur général de la poste tunisienne, a ordonné l'ouverture d'une enquête, mais les résultats n'ont jamais été publiés. Une requête officielle de TACBI auprès de l'Instance d'accès à l'information sur les résultats de cette enquête a été rejetée sur la forme !  Pire encore, le site web de la poste israélienne indique que les services de livraison de courrier et de colis entre la Tunisie et Israël sont toujours disponibles.

Je pense aussi Salma Mouelhi, présidente de la fédération tunisienne de tennis qui a décidé de faire jouer la sélection tunisienne féminine de tennis, avec la championne Ons Jabeur, contre la sélection israélienne le 5 février 2020 dans le cadre de la Fed Cup à Helsinki, en Finlande. Une photo de Salma Mouelhi posant tout sourire aux côtés de June Yarum, président de l'Association israélienne de tennis et membre du Comité olympique israélien a immortalisé ce moment.

Je pense enfin à la déclaration choquante du journaliste Zyed Krichen le 21 février 2020, concernant le non-renouvellement du mandat du ministre du Tourisme, René Trabelsi, où il s'est permi de généraliser et de saper le mouvement de solidarité tunisien avec la Palestine, en particulier les citoyens engagés dans la lutte contre la normalisation en les accusant de racisme (voir ma réponse à sa déclaration).

 

Ahmed Abbes (coordinateur de la Campagne tunisienne pour le boycott académique et culturel d’Israël (TACBI) et secrétaire de l'AURDIP (Association des universitaires pour le respect du droit international en Palestine)

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