Les Pays Bas auraient refusé leur agrément à la nomination de Kamel Guizani comme ambassadeur à La Haye
Selon le journal confidentiel Africa Intelligence les autorités néerlandaises ont refusé d’accorder leur agrément à la nomination de l’ancien directeur général de la sûreté nationale Kamel Guizani comme ambassadeur de Tunisie à la Haye.
D’après cette source c’est le zèle mis par cet ancien chef de la police dans l’arrestation de l’expert onusien Moncef Kartas qui explique la décision des autorités néerlandaises. Portant la double nationalité tunisienne et allemande, Kartas était expert auprès de l’ONU chargé du contrôle de l’embargo imposé aux armes en Libye. Il a été arrêté et accusé de trahison et d’intelligence avec des pays étrangers avant d’être remis en liberté sous la double pression de l’ONU et de l’Allemagne.
Cet épisode a ému les chancelleries occidentales rappelle-t-on. Il est aussi reproché à Guizani d’avoir arrêté le candidat à l’élection présidentielle Nabil Karoui lors de la campagne électorale de 2019 en laissant entendre que ce fut avec l’assentiment du chef du gouvernement de l’époque Youssef Chahed dont Guizani fut proche.
A rappeler que le nom de Kamel Guizani était apparu dans la liste du mouvement annuel des chefs de missions diplomatiques, permanentes et consulaires décidé en septembre dernier par le président Kaïs Saïed. Mais jusqu’ici il n’a pas reçu ses lettres de créance des mains du chef de l’Etat.
Selon une source diplomatique, les autorités néerlandaises ne verraient pas d’un bon œil la nomination d’un chef de la police comme ambassadeur dans leur capitale. Néanmoins, un refus pur et simple d’accorder l’agrément n’est pas envisageable.
Cependant, comme la demande d’agrément passe par le Parlement aux Pays Bas, celui-ci peut mettre beaucoup de temps à examiner la requête ce qui équivaut dans les traditions diplomatiques à une fin de non-recevoir. Ce qui pourrait être le cas de cette nomination, ce qui serait d’ailleurs une décision tout à fait cohérente, d’après la même source.
Cependant pour certaines sources, ceci n’est dû qu’à un simple retard dans la remise des lettres de créance, le président de la République ayant décidé de remettre ces documents par groupes de quatre à cinq ambassadeurs.
Votre commentaire