Les pôles ministériels, une mauvaise bonne idée

Les pôles ministériels, une mauvaise bonne idée

 

A chaque formation de gouvernement la question revient sur le tapis. Pourquoi ne pas envisager des pôles ministériels confiés à des chefs de gouvernement adjoints ou à des ministres d’Etat.

L’idée en elle-même est séduisante, elle consiste en  la création de trois pôles est suggérée : un pôle sécuritaire englobant les ministères de la Défense nationale et de l’Intérieur, un pôle économique réunissant les ministères de l’Industrie, du Commerce, de l’Energie, du Développement et de l’Investissement et enfin un pôle social regroupant les ministères de l’Education, de l’Enseignement supérieur, des Affaires sociales, de l’Emigration, de la Santé, et de la Formation professionnelle et de l’Emploi.

Outre le fait qu’il est difficile de regrouper des ministères qui ont leur identité propre, ces pôles vont alourdir le processus décisionnel puisque les ministres qui seront maintenus auront deux chefs le ministre d’Etat auquel ils sont rattachés puis le chef du gouvernement lui-même.

Ces pôles seront le lieu privilégié de différends et de conflits entre les ministres, leur ministre d’Etat et le chef du gouvernement. On rappelle que l’expérience des secrétaires d’Etat dans certains ministères n’a pas un succès, loin s’en faut du fait qu’elle crée une compétition et naturellement une controverse entre les responsables concernés.

Cette idée serait à n’en point douter une mauvaise bonne initiative pour les raisons évoquées. Alors quelle restructuration peut-elle être utile. Un regroupement entre des ministères dont les attributions sont proches serait une bonne direction à creuser.

Ainsi le ministère des Affaires étrangères devrait retrouver la coopération internationale qui en faisait partie. Un grand ministère de l'Economie et des Fiances serait le bienvenu. Il réunirait outre les Fiances, l'Industrie, le Commerce et l'Energie. On pourrait aussi regrouper le Tourisme (et l'artisanat) et le Transoport. Un ministère de l’Education, de la formation et de l’Enseignement supérieur pourrait être envisagé. Quant à l’Emploi et à l’Emigration ils devraient être agrégés au ministère des Affaires sociales.

La fonction publique et la Réforme administrative ainsi que les Affaires religieuses pourraient être rattachées à la présidence du gouvernement avec à leur tête un ministre délégué ou un secrétaire d’Etat.

Pour le reste on devrait garder la même configuration. Le chef du gouvernement pourrait alléger son équipe en se délestant des nombreux ministres conseillers et secrétaires d’Etat sans attributions qui occupent des bureaux à la Kasbah et revenir à des chargés de mission et des attachés de cabinet directement rattachés au directeur du Cabinet.

Ainsi le dédoublement des ministres avec des ministres conseillers est un sujet de friction et de conflit qui ne peut que compliquer le travail du Chef du gouvernement.

RB

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