Les raisons du départ précipité de l’Emir du Qatar

Les raisons du départ précipité de l’Emir du Qatar

Beaucoup a été dit et écrit sur la sortie précipitée de l’Emir du Qatar Tamim Ben Hamed Al Thani de la salle de conférence du sommet arabe tenu au palais des congrès de Tunis dimanche 31 mars 2019. Il était le denier arrivé et le premier qui est parti.  Pour rejoindre Tunis, l’avion de Tamim a dû faire un long parcours pour ne pas survoler les espaces aériens de l’Arabie saoudite, Bahreïn, des Emirats arabes unis et de l’Egypte en rupture de ban avec le Qatar. Il a emprunté les espaces de l’Iran, la Turquie, la Grèce avant d’atterrir à Tunis Carthage. Certes d’aucuns ne s’attendaient à un fléchissement de la position des quatre pays, même si son ennemi juré le prince héritier des EAU, Mohamed Ben Zayed ne devait pas participer au sommet. On a même évoqué une possible rencontre avec le souverain saoudien, ce qui aurait pu décrisper les rapports entre les deux pays et ouvrir une brèche dans l’embargo auquel est soumis le Qatar.

Or, dans son allocution à l’ouverture du sommet, le Roi saoudien Salmane Ben Abdelaziz a violemment critiqué les deux pays amis du Qatar, l’Iran et la Turquie. De son côté, le secrétaire général de la ligue des Etats arabes a enfoncé le clou en accusant les deux pays de comploter contre leurs voisins. C’en est trop pour Tamime Ben Hamed qui a pris ces critiques pour une offense. Il a alors quitté précipitamment la salle entrainant derrière lui tout son staff, laissant le siège de son pays vide. Ces critiques ont, également, été formulées dans le communiqué final du sommet.  

Sa venue est, en fait, un geste à l’égard du président Béji Caid Essebsi et de la Tunisie. Et c’est ce qu’il a expliqué au chef de l’Etat qui a tenté de le dissuader afin de le retenir. Avant de s’envoler pour une autre destination, il envoyé un télégramme à son hôte pour le remercier pour l’accueil chaleureux dont il a fait l’objet. Il a été en effet accueilli à sa descente de son avion par le chef du gouvernement Youssef Chahed et le ministre de la défense Abdelkrim Zbidi.

Votre commentaire