Les terroristes tunisiens seront jugés dans les pays où ils ont commis des crimes

Les terroristes tunisiens seront jugés dans les pays où ils ont commis des crimes

 

Youssef Chahed a affirmé, dans une brève déclaration à la Watanya une, mercredi 29 décembre,  la fermeté du gouvernement sur la question du retour des terroristes. « L’État tunisien n’a signé aucun accord sur le retour des terroristes et que la position du gouvernement est claire : il n’est pas favorable à leur retour des zones de tension », a-t-il martelé avant d’ajouter que « ceux qui reviendront seront immédiatement arrêtés dès leur arrivée sur le territoire tunisien et seront jugés. Et la loi antiterroriste sera appliquée contre eux ».

Déclaration assez tardive mais qui vient dissiper le doute sur la position du gouvernement à propos de cette question et apaiser un tant soit peu l’inquiétude des Tunisiens. Depuis l’attenant de Berlin commis le 19 décembre par un jeune tunisien, Anis Amri, radicalisé dans une prison italienne et abattu quatre jours plus tard à Milan, les médias européens et français en particulier ont pointé du doigt la Tunisie comme étant un « vivier de terrorisme ». Avec la victoire annoncée de Bachar Al Assad et son allié Vladimir Poutine à Alep, la crainte du retour de vagues successives de combattants djihadistes dans le pays, est montée d’un cran, alimentée par des mises en garde contre « la somalisation » du pays.  Il faut dire que les Tunisiens sont divisés sur cette question entre le refus catégorique du retour des terroristes et la déchéance de la nationalité, et les adeptes de cette « théorie du tri », qui invoquent  le très contesté et « biaisé »article 25 de la Constitution. Le débat s’est focalisé sur cette question et on a négligé le plus important : la Tunisie est-elle capable de faire face à un retour massif de djihadsites bien entraînés et comment pourrait-on contenir cette menace qui pèse sur le pays ?

Les terroristes tunisiens dont le nombre semble être exagéré puisqu’une source gouvernementale l’a estimé à 3.000 seulement, sont souvent désignés  pour perpétrer les pires attentats en Europe et en Tunisie, particulièrement. Ils ont ciblé le musée du Bardo en mars 2015, faisant 22 morts, Sousse en juin de la même année causant la mort de 38 touristes  britanniques et en novembre de la même année ils ont tué une douzaine de membres de la agrde prséidneteille. Sans oublier l’opération sans précédent de Ben Gardane en Mars 2016 qui s’est soldée par la défaite des assaillants.  En juillet dernier, un camion bélier, conduit par un tunisien, s’enfonce dans la promenade des Anglais à Nice provoquant la mort de 86 innocents et le 19 décembre une attaque similaire a entraîné la mort de 12 autres.

Le 23 décembre 2016, le ministre de l'Intérieur Hédi Majdoub a révélé que 800 djihadistes tunisiens étaient déjà rentrés. Tout en assurant que les autorités détenaient «toutes les informations sur ces individus». Or, le porte parole du gouvernement, Iyed Dahmani a déclaré que ces 800 sont déjà rentrés à partir de 2007 et se sont, par conséquent, fondus dans la masse.

Mais que voudrait dire le chef du gouvernement par « la Tunisie n’est pas favorable au retour des terroristes » ? La réponse ne pourrait-être que la suivante : ils seront jugés dans les pays où ils ont commis des crimes. D’ailleurs,  plusieurs tunisiens embrigadés dans les groupes terroristes en Irak et en Syrie n’ont pas été livrés à la Tunisie et ont été jugés, condamnés et exécutés sur place.  L’on se rappelle que l’ancien président provisoire Moncef Marzouki avait, au cours de sa visite en Irak,  tenté de convaincre les autorités irakiennes de libérer de jeunes tunisiens afin de le ramener en Tunisie pour y être jugés, mais il avait essuyé un refus catégorique. Par contre, ceux qui arrivent à passer entre les mailles du filet et qui seront débusqués seront jugés en vertu de la loi antiterroriste. Tout comme ceux qui seront livrés par les pays où ils avaient opéré et avec qui la Tunisie a des accords.

B.O

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