"L'expérience démocratique en Tunisie est mal vue dans le monde arabe", selon un expert

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Saluée de toute part pour l’exemple démocratique dont elle témoigne dans la région et dans le monde, la Tunisie, en bon élève du printemps arabe, semble pourtant déranger dans nombre de pays arabes.

C'est en tout cas ce que pense le site Jolpress, qui estime que malgré l'adoption de la Constitution et la mise en place d'un nouveau gouvernement (et les élections bientôt), la Tunisie a eu le temps de se faire des ennemis.

Le problème de la Tunisie, selon le site, c’est l’exemple qu’elle transmet: "Les élans démocratiques et la capacité de compromis dont ont réussi à témoigner les Tunisiens, après de nombreux rebondissements, laissent un goût amer dans la bouche de certains gouvernements qui voient aujourd’hui d’un mauvais œil ce pays démocrate qui pourrait bien inspirer les peuples alentour.", lance le site.

Et le journal de citer l'avis de Pierre Vermeren, historien et spécialiste du Maghreb: « nous sommes dans un environnement régional catastrophique et les gouvernements étrangers voisins ne regardent pas l’expérience tunisienne d’un bon œil ».

Selon cet expert, « les Tunisiens sont en train d’essuyer les plâtres de la démocratisation dans le monde arabe et au Maghreb [...] et cela semble fonctionner», mais « pour certains pays de la région, cette démocratisation est également perçue comme une menace», explique-t-il encore, car «les régimes autoritaires restent dominants dans la région ».

« Il y a une reprise en main de l’armée en Egypte, les pays du Golfe et du Moyen-Orient restent sur des modèles autoritaires, comme dans quasiment tout le Maghreb. Dans tous les pays arabes de la région, des tensions extrêmement fortes persistent entre les islamistes et les libéraux. Chacun des groupes refuse souvent de faire le moindre compromis. Aujourd’hui, les Tunisiens viennent de prouver qu’il est possible de faire de tels compromis ».